Les autorités refusent l’accès au territoire pour les médias étrangers

Reporters sans frontières s’insurge contre la décision émanant du ministère des Affaires étrangères, d’interdire temporairement l’accès de son territoire aux journalistes étrangers qui souhaitent couvrir l’ouverture d’un centre de rétention pour demandeurs d’asile, sur l’île de Manus. “Il est essentiel que les professionnels des médias puissent couvrir tout type d’évènement, particulièrement quand ils ont trait à un sujet aussi sensible que celui des réfugiés. Nous demandons au gouvernement la levée immédiate de cette interdiction afin que les journalistes puissent couvrir la réouverture du centre”, a déclaré l’organisation. Le 13 août 2012, le Premier ministre australien, Julia Gillard, a annoncé que l’Australie allait progressivement, d’ici la fin septembre, envoyer les demandeurs d’asile dans des centres situés sur l’île Christmas. Par la suite, ils devraient être accueillis sur l’île de Manus (Est de la Papouasie Nouvelle-Guinée). L’existence de ces centres sur le territoire papouasien néo-guinéen est toujours très controversée, notamment sur le statut des demandeurs d’asile. “Aucune loi en Papouasie Nouvelle Guinée ne permet le placement en détention de personnes, sans qu’aucune charge ne soit retenu à leur encontre » a déclaré le gouverneur du National Capital District et ancien membre de la coalition gouvernementale, Powes Parkop. Le 15 août 2012, des journalistes australiens de Fairfax ont introduit une demande de visa auprès du bureau du Premier ministre papouasien néo-guinéen afin de se rendre sur l’île de Manus. D’après Fairfax, leur demande aurait été acceptée en moins de 24 heures par le bureau, avant d’être refusée par le service de l’immigration et de la citoyenneté. Le média a fait appel de cette décision alors que la suspension de la délivrance des visas est maintenue “jusqu’à nouvel ordre” , a déclaré le porte-parole du service de l’immigration et de la citoyenneté de Papouasie Nouvelle-Guinée. Le 24 août 2012, le ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Rimbink Pato, a justifié la suspension de délivrance de visas en invoquant la sécurité nationale, ajoutant que la mesure vise à éviter la “désinformation” et la publication d’informations qui pourraient être “mal interprétées”. Il a également ajouté : “il n’est pas nécessaire que les médias aient accès au territoire”, et que “chacun sera invité à voir le centre dès que sa construction sera achevée’”. La Papouasie-Nouvelle-Guinée figure au 35e rang du classement mondial de la liberté de la presse 2011/2012, établi par Reporters sans frontières. Pour en savoir plus
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016