Les autorités refusent de renouveler le permis de travail d'un journaliste de l'AFP

Reporters sans frontières a protesté auprès du ministère de l'Information contre le refus de renouveler son permis de travail à un journaliste de l'Agence France-Presse (AFP) à Harare. "Encore une fois, le ministère de l'Information ne travaille pas pour, mais contre la presse et les journalistes", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée à Jonathan Moyo, ministre de l'Information. "M. Moyo ne cesse de s'en prendre aux professionnels de la presse depuis qu'il est en fonction. A ses yeux, seuls les journalistes des médias publics font correctement leur travail", a ajouté le secrétaire général. Reporters sans frontières a demandé au ministre de bien vouloir renouveler le permis de travail du journaliste de l'AFP et de tous ceux qui en feront la demande. Le président de la République, Robert Mugabe, figure sur la liste des quarante-deux prédateurs de la liberté de la presse dans le monde, établie par l'organisation. Le 6 septembre 2002, le bureau de l'AFP à Harare a annoncé que le ministère de l'Information avait refusé de renouveler le permis de travail de Griffin Shea, journaliste américain de l'agence. Son permis expire le 14 septembre et, passé cette date, le journaliste n'aura plus le droit d'exercer sur le territoire zimbabwéen. L'AFP a également précisé que le permis du chef du bureau de Harare expire à la fin du mois de novembre. Reporters sans frontières a rappelé que, depuis plus de deux ans, les autorités du Zimbabwe se livrent à une véritable campagne de harcèlement contre la presse locale et internationale. Depuis janvier 2001, une cinquantaine de journalistes ont été interpellés par les forces de l'ordre et trois correspondants étrangers ont été contraints de quitter le pays. Deux nouveaux textes de loi, adoptés en début d'année 2002, sont particulièrement répressifs. La nouvelle loi sur l'information, notamment, complique considérablement le travail des journalistes étrangers en poste au Zimbabwe. Désormais, les accréditations seront plus difficiles à obtenir et elles seront délivrées au coup par coup pour des périodes très limitées dans le temps.
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Mise à jour le 20.01.2016