Les autorités refusent d'accréditer la correspondante d'une agence américaine

Lire en russe Marina Kozlova, correspondante ouzbèke de l'agence américaine United Press International (UPI), s'est vu refuser son accréditation par le ministère des Affaires étrangères, qui a invoqué le fait qu'elle ne dispose pas d'un diplôme de journaliste. Reporters sans frontières condamne « le prétexte fallacieux invoqué par les autorités de Tachkent pour refuser d'accréditer une journaliste qui a prouvé son professionnalisme depuis plus de dix ans. Il ne faudrait pas que la nature des relations entre l'Ouzbékistan et les Etats-Unis empêche cette journaliste d'effectuer sereinement son métier. Nous demandons donc à Elyor Ganiev, ministre des Affaires étrangères, d'accorder dès que possible une accréditation à l'unique correspondante d'UPI en Ouzbékistan », a annoncé l'organisation. Le 27 avril 2005, Ilkhom Zakirov, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a signifié à Marina Kozlova qu'elle n'aurait pas d'accréditation : « Nous avons étudié votre demande, mais nous ne pouvons vous l'accorder car vous n'avez pas de diplôme de journaliste. » Marina Kozlova, diplômée de l'Institut du Textile de Tachkent, a commencé sa carrière de journaliste en 1994, en tant que correspondante du mensuel ouzbek Nalogovye i Tamozhenniye Vesti. Elle a ensuite travaillé pour l'agence russe Prime Tass, puis pour l'hebdomadaire russe Obchaja Gazeta. Elle est correspondante de l'agence américaine United Press International depuis 1999 et couvre l'Ouzbékistan, mais également le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et la Russie. Marina Kozlova a déjà été accréditée par le ministère des Affaires étrangères entre 1998 et 2003. « Lors d'une conférence de presse, organisée durant l'été 2003, j'ai demandé à Vladimir Norov, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, de nous donner des nouvelles de Ruslan Sharipov qui était en prison et qui est aujourd'hui émigré aux Etats-Unis », a expliqué Marina Kozlova à Reporters sans frontières. « Le lendemain, je n'ai pas pu accéder à la nouvelle conférence de presse et, à l'automne 2003, on m'a retiré mon accréditation », a précisé la journaliste. « De nombreux reporters ouzbeks n'ont pas de diplôme de journaliste et beaucoup ont une formation d'ingénieur, de philosophe ou d'historien. Le fond du problème, c'est que le pouvoir prive d'accréditation les journalistes considérés comme désobéissants », a-t-elle déclaré à Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016