Les autorités interdisent une radiotélévision privée

Reporters sans frontières proteste contre la censure de la Radiotélévision Amazone (RTA) qui émettait à Mbuji-Mayi (province du Kasai Oriental, au centre du pays). L'organisation exhorte les autorités à revenir sur cette mesure abusive qui constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l'information. Reporters sans frontières estime que la fermeture de la RTA prive une partie de la population congolaise de son droit à être informée. Selon nos informations, le 1er mars 2003, Mutonj Mayanda-Tshibang, directeur de province, a ordonné officiellement la fermeture du média. La radio a été accusée de diffusion de "fausses nouvelles" et de "commentaires désobligeants" à la suite d'une émission intitulée "Lubila Lwa Mukrezaka"("La voix du creuseur"). Ce reportage était consacré à un accident survenu le 25 février dans le Polygone minier de la MIBA(société d'exploitation de la mine) de Bakwanga. Selon le gouvernement, sept exploitants clandestins ont trouvé la mort par asphyxie. La RTA, quant à elle, avait donné la parole à des témoins locaux affirmant que la MIBA avait sciemment asphyxié vingt exploitants clandestins appelés communément "creuseurs de diamant". Reporters sans frontières rappelle que Raymond Kabala, directeur de publication du quotidien Alerte Plus est détenu depuis le 19 juillet 2002 au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Le journaliste avait été accusé "d'imputations dommageables". On lui reproche d'avoir mentionné dans un article que "Mwenze Kongolo (le ministre de la Sécurité et de l'Ordre public) serait empoisonné". Selon les Nations unies, l'emprisonnement en tant que condamnation de l'expression pacifique d'une opinion constitue une violation grave des droits de l'homme.
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Updated on 20.01.2016