Les autorités de Tripoli décident d'expulser une trentaine de correspondants de la presse étrangère, qu’elles avaient pourtant invités, en fin de semaine

LIBYE Reporters sans frontières est scandalisée par la décision, prise par les autorités libyennes, d'expulser 26 journalistes le 9 avril 2011. Le 6 avril au soir, une liste de 26 noms de journalistes, pourtant invités par les autorités, a été affichée dans le hall de l’hôtel où ils résident, leur indiquant qu'ils allaient devoir quitter le pays le lendemain. Les autorités invoquent officiellement l’expiration de leurs visas. Le 7 avril, les autorités ont décidé du report de ces "départs" au 9 avril. Cette décision arrive à la suite d’une large série d’arrestations et d’expulsions de professionnels de l’information par les autorités de Tripoli depuis plusieurs semaines. Le correspondant du Daily Telegraph, Damien McElroy, avait été "invité à quitter le territoire" le 3 avril dernier, ainsi que le journaliste américain de l’agence de presse Reuters, Michael Georgy, le 30 mars. Les autorités de Tripoli n’avaient alors fourni aucune explication (http://fr.rsf.org/libye-arrestation-d-un-journaliste-06-04-2011,39962.html). En outre, l’organisation a appris de source sûre la disparition de quatre journalistes dans l’est du pays depuis le 4 avril dernier. Il s’agirait d’un journaliste sud-africain, de deux confrères américains et d’un ressortissant espagnol. L’inquiétude est vive pour le sort de ces quatre journalistes. Reporters sans frontières avait condamné, le 6 avril, l’arrestation de Lotfi Ghars, journaliste tuniso-canadien travaillant pour la chaîne Al-Alam, le 16 mars 2011 à Tripoli, par les forces loyalistes à son arrivée en Libye depuis la Tunisie. Par ailleurs, les trois journalistes d’Al-Jazeera Ahmed Vall Ould el-Dine (Mauritanien), Ammar Al-Hamdane (Norvégien) et Kamel Al-Tallou' (Britannique), sont toujours détenus par les forces loyalistes dans l’ouest du pays depuis leur arrestation début mars. Le 31 mars dernier, Lotfi Messaoudi, arrêté en même temps, avait été libéré (lire : http://fr.rsf.org/libye-confirmation-de-l-arrestation-des-22-03-2011,39841.html). Reporters sans frontières exprime également à nouveau son inquiétude pour le sort de la journaliste syrienne, Rana Akbani, disparue depuis le 28 mars dernier dans l’est du pays (http://fr.rsf.org/libye-une-journaliste-syrienne-portee-31-03-2011,39933.html). BAHREÏN Deux journalistes irakiens du journal Al-Wasat, Ali Al-Sherify et Raheem Al-Kabi, ont été arrêtés par les autorités bahreïnies et expulsés du pays le 4 avril dernier. Tous deux collaboraient pour ce journal d’opposition depuis 2005. Ces expulsions interviennent au lendemain de la décision du ministre de l’Information du Royaume de fermer cette publication fondée en 2002, suite à la diffusion, le 3 avril, d’un programme intitulé “Media Watch” par la télévision nationale accusant Al-Wasat de vouloir nuire à la stabilité et à la sécurité du Bahreïn. Le journal est accusé d’avoir commis de “graves abus”, diffusant des informations fausses et mensongères, portant atteinte à l’image et à la réputation du pays à l’étranger. L’organe en charge de gérer les médias (Information Affairs Authority) est revenu sur cette décision, autorisant à nouveau la parution et distribution du journal dès le  4 avril. Toutefois, trois de ses principaux journalistes ont été contraints de démissionner, le rédacteur en chef, Dr Mansour Al-Jamari, le directeur de publication, Walid Nouihid, et le responsable des pages d’informations locales Aqil Mirza. Le conseil d’administration a annoncé la nomination de Monsieur Abidily au poste de rédacteur en chef, en remplacement de Mansour Al-Jamari.

YEMEN

Le Syndicat des journalistes yéménites a condamné, le 7 avril 2011, l’enlèvement du journaliste du journal officiel Al-Thawra, Mansour Al-Samadi à son domicile. Ce dernier a pu contacter le syndicat alors qu’il était détenu dans le bureau du ministre de l’Intérieur. Il aurait depuis été transféré dans un lieu inconnu. Reporters sans frontières exprime son inquiétude pour le sort du journaliste et demande sa libération immédiate et inconditionnelle. Le journaliste Abdelghani Al-Shamiri, ancien chef de l’information de la radio et télévision d’Etat, avait également été enlevé le 31 mars dernier à Sanaa, par des agents de la Sécurité nationale, alors qu’il regagnait son domicile. Conduit dans un lieu inconnu, il a été relâché le lendemain, suite notamment aux pressions du Syndicat des journalistes. Abdelghani Al-Shamiri, qui a récemment démissionné de ses fonctions au sein du parti au pouvoir, avait annoncé sa solidarité avec le mouvement de protestation populaire qui réclame la chute du président Ali Abdallah Saleh. Il a récemment reçu de nombreux messages de menaces à son encontre ou à l’encontre de membres de sa famille pour le forcer à mettre fin à son soutien au mouvement d’opposition (http://fr.rsf.org/bahrein-volonte-des-autorites-bahreinies-04-04-2011,39943.html). En outre, les copies du numéro 271 du journal Al-Nidaa, à destination de Taez, ont été confisquées, le 4 avril dernier, au check-point situé au sud de la capitale.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016