Les angolais privés de deux chaînes de télévision jugées trop critiques

Deux chaînes de télévisions portugaises du groupe SIC diffusées en Angola ont été définitivement suspendues. Reporters sans frontières (RSF) condamne la suppression de ces chaînes connues pour leur liberté de ton.

Le diffuseur DSTV Multichoice a supprimé SIC Noticias et SIC internacional de son bouquet dimanche 4 juin, peu avant minuit. Cette suspension intervient trois mois après celle opérée par ZAP, le plus grand opérateur de télévision par satellite du pays qui est la propriété d’Isabel dos Santos, la fille du président angolais. Suite à cette décision prise par les deux fournisseurs, SIC Noticias et SIC internacional ne sont plus disponibles en Angola. Dans un premier temps, la raison évoquée pour retirer les chaînes du bouquet de ZAP était un simple remaniement de la grille des programmes. Cette fois ci, la suspension a été officiellement justifiée par trop “peu d’audience”.


RSF condamne la suspension de ces deux télévisions. Pour l’organisation, cette mesure s’apparente à une tentative de musellement après la diffusion en mars dernier d’une enquête sur un scandale financier qui impliquait le président de la République José Eduardo dos Santos.


SIC avait déjà fortement déplu au régime en diffusant, en novembre 2016, le reportage “Angola, un pays riche de 20 millions de pauvres”, qui mettait en cause le bilan du président dos Santos, au pouvoir depuis 37 ans.


Certains sujets tels que la corruption sont rarement abordés dans les médias nationaux qui ont du mal à échapper au contrôle de la famille ou des proches du président dos Santos. A part quelques médias d’opposition, les seuls espaces d’information libre se trouvent sur quelques sites internet et les réseaux sociaux.


L’Angola occupe la 125ème place sur 180 pays dans le Classement 2016 de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 08.06.2017