Le site d'un journal en ligne piraté

Reporters sans frontières exprime son inquiétude, suite au piratage à plusieurs reprises, le 11 et le 12 août 2009, du site Internet du quotidien, The Daily Express, en albanais. Le site du journal a été bloqué durant quelques heures, le 11 août 2009. Les hackers se sont présentés comme des "défenseurs de l’Islam", mais ne semblent pas appartenir à une organisation identifiée. "Nous condamnons cette attaque, qui va à l’encontre du principe de liberté d’expression et ravive les tensions intercommunautaires. L’autocensure et les tentatives d’influencer les lignes éditoriales ne sont déjà que trop fréquentes au Kosovo. Nous appellons les autorités à prendre les mesures nécessaires pour assurer la garantie de la liberté de l’information", a déclaré l’organisation. The Daily Express couvrait le procès de Hysen Sherifi, un kosovar d’origine albanienne de 24 ans, arrêté il y a deux semaines aux Etats-Unis, en Caroline du Nord. Il est suspecté par les autorités américaines, d’avoir dirigé des entraînements militaires à buts terroristes, en Jordanie, au Pakistan, en Israël et au Kosovo. Six citoyens américains ont été arrêtés pour les mêmes motifs. The Daily Express a publié sur son site des transcriptions de conversations entre le présumé chef du groupe, Daniel Patrick Boyd et les autres suspects, ainsi que des photographies utilisées comme preuves à l’encontre des sept hommes. Les hackers ont laissé sur le site du journal le message suivant : "ceci n'est qu'un message provisoire pour ce journal anti-islamique, qui ne pense pas cesser de ridiculiser cette belle religion qu’est l'Islam. Cette religion mérite le respect". Ils ont aussi mis en ligne un drapeau comportant le message : "Il n’y a de Dieu que Dieu." Suite à ces cyberattaques, le site du quotidien a été bloqué durant plusieurs heures. Le rédacteur en chef du journal, Berat Buzhala s’est exprimé sur cette affaire, qui selon lui, n’affectera pas la ligne éditoriale du Daily Express. Il a expliqué à Reporters sans frontières qu’une enquête policière est en court. Ne se sentant pas physiquement menacé, il a refusé la protection qui lui a été proposée. Il a précisé que les autorités prennent cette affaire très au sérieux. Le site a pu être rétabli, les contenus et archives du journal ne semblent pas avoir été endommagés.
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Mise à jour le 20.01.2016