Le secret des sources menacé

Reporters sans frontières a protesté contre la menace d'un juge de tenter d'identifier, contre son gré, les sources utilisé par le journaliste Thomas Catán pour rédiger un article sur une affaire de corruption mettant en cause des sénateurs. "Le secret des sources est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Remettre en cause ce principe, c'est mettre en danger l'ensemble du journalisme d'investigation, et avec lui la transparence nécessaire à la vie démocratique", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Dans une lettre adressée à Juan José Alvarez, ministre de la Justice, l'organisation a demandé à ce dernier de rappeler à l'ordre le juge et de veiller à ce que ce principe soit respecté. Le 17 septembre 2002, Thomas Catán, correspondant à Buenos Aires du quotidien Financial Times, a été entendu comme témoin par le juge Claudio Bonadio pour avoir publié, le 30 août, un article sur une affaire de corruption. Selon cet article, des sénateurs auraient réclamé des pots-de-vin à des banquiers. Les élus auraient demandé de l'argent en échange de leur vote contre un projet de loi défavorable aux banques. Au terme de l'audition du 17 septembre, au cours duquel le journaliste s'est abstenu de révéler ses sources, le juge a informé Thomas Catán qu'il demanderait probablement une copie de la liste des appels téléphoniques qu'il a reçus ou donnés les jours précédant la publication de son article.
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Mise à jour le 20.01.2016