« Le rôle des médias et l’accès des journalistes sur le terrain des hostilités : une garantie supplémentaire du respect du droit international humanitaire ? »

« ‘Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu’. Cet adage, cher à Reporters sans frontières, souligne le rôle essentiel des journalistes qui, en tant que témoins oculaires sur le terrain, informent la communauté internationale des réalités de la guerre. Lorsqu’ils exercent leur métier honnêtement, selon les règles éthiques de la profession, les journalistes contribuent à leur niveau à l’établissement des faits et à la diffusion d’informations qui intéressent également les juristes, les enquêteurs et les juges quand ces faits sont constitutifs de violations du droit international humanitaire. La tâche du journaliste est ardue, en raison des tentatives de blocus ou de manipulation de l’information par les autorités étatiques ou des accusations réciproques difficilement vérifiables des parties au conflit. La mission des journalistes est également périlleuse parce qu’ils travaillent dans un environnement hostile et parce que les protagonistes des conflits ont parfois intérêt à éliminer ces témoins gênants. » (...) La protection juridique dont bénéficient les journalistes en mission dans des zones de guerre est primordiale, non seulement pour le respect de leur intégrité physique, mais également parce que c’est un moyen de sauvegarder leur capacité à faire leur travail d’information. Au-delà de la protection de la personne du journaliste, le droit international apporte des garanties juridiques au droit d’informer et d’être informé. Le droit applicable a été rappelé récemment, dans ses principes essentiels issus du droit de Genève et du droit de La Haye, par la résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Reporters sans frontières estime que l’amélioration de la situation des journalistes sur le terrain des hostilités passe par le respect effectif du droit international humanitaire en vigueur, par une définition du statut juridique applicable aux journalistes dits « embedded ([Journaliste embarqué dans des unités militaires ou gouvernementales pendant son reportage)] » et par un renforcement des dispositions du droit pénal international, pour prévenir et réprimer les attaques dirigées intentionnellement contre les journalistes et inciter les États à mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces attaques. Si la question d’un nouveau traité international relatif à la sécurité des journalistes et celle d’un nouvel emblème protecteur retiennent l’attention de Reporters sans frontières, l’organisation n’y est pas, dans le contexte actuel, favorable (...). » Lire l’intégralité de l’article : Alexandre Balguy-Gallois, « Le rôle des médias et l’accès des journalistes sur le terrain des hostilités : une garantie supplémentaire du respect du droit international humanitaire ? », in Les tiers aux conflits armés et la protection des populations civiles, sous la direction de Jean-Marc Sorel et Isabelle Fouchard, Éditions A. Pedone, 2010, pp. 85-106. Parution des actes du colloque qui s’est tenu au Collège de France en juillet 2009. Alexandre Balguy-Gallois est avocat au Barreau de Paris et administrateur de Reporters sans Frontières
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Mise à jour le 25.01.2016