Le régime n’a plus de contrôle sur le pays, si ce n’est sur l’information

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire, le 20 décembre 2011, d’Amir Ali Alamehzadeh, journaliste de l’agence ILNA, arrêté le 18 septembre 2011 à son domicile à Téhéran. Le journaliste a été incarcéré en cellule d’isolement à la prison d’Evin et soumis à de mauvais traitements. L’organisation a également été informée de la libération, le 17 décembre 2011, d’Adel Al-Yahya, présentateur, et Raed Al-Majed, cameraman de la chaîne satellitaire Al-Adalah. Les deux journalistes koweïtiens ont été arrêtés, le 11 novembre, dans la ville d’Abadan (sud du pays), accusés d’”espionnage” et d’”entrée illégale dans le pays”. Suite à l’annonce de leur libération, l’ambassadeur d’Iran au Koweït a déclaré que “leur arrestation et accusation d’espionnage étaient une erreur “. Les autorités koweïtiennes avient démenti ces chefs d’accusation dès le premier jour: “Les deux hommes travaillent pour une chaîne de télévision privée et tournaient en Iran un programme à caractère social. Ils s’y sont rendus avec un visa.” Par ailleurs, le 18 décembre 2011, dans une lettre ouverte adressée aux autorités iraniennes, plus de cent journalistes iraniens ont demandé la libération de leur collègue Hassan Fathi, journaliste et documentariste, arrêté le 12 novembre 2011, suite à une interview accordée à la BBC en farsi. -------------------------------------------------------------------------- 14/10/2011 En moins de trois jours, trois journalistes ont été arrêtés en Iran. Le 12 novembre 2011, Hassan Fathi, journaliste et documentariste, a été arrêté pour avoir donné une interview au service en persan de BBC-Television. Adel Al-Yahya, présentateur, et Raed Al-Majed, cameraman de la chaîne satellitaire Al-Adalah, ont été arrêtés, le 11 novembre, dans la ville d’Abadan (sud du pays), pour “espionnage” et “entrée illégale dans le pays”. Reporters sans frontières condamne l’arrestation des trois professionnels des médias, ainsi que les pressions systématiques sur les journalistes et leurs familles une fois qu’ils sont jetés en prison. Pour les autorités iraniennes, les journalistes sont des ennemis, qu’ils travaillent pour des médias iraniens ou des médias internationaux. Il faut les réduire au silence. Nous demandons leur libération immédiate, ainsi que celle de tous les net-citoyens emprisonnés, et la fin du harcèlement à l’encontre des familles des prisonniers. Hassan Fathi, journaliste et documentariste, a été arrêté, quelques heures après avoir donné une interview sur la chaîne de télévision BBC en farsi. Il est accusé de “trouble à l’opinion publique et publication des fausses informations”, selon l’agence officielle Fars, agence proche des Gardiens de la révolution qui a accusé le journaliste d’être un “collaborateur de la chaîne britannique en Iran ayant confirmé dans son interview les propos des pays ennemis”. Le journaliste avait commenté sur le service en persan de la BBC la peur de la population suite à une mystérieuse explosion survenue le 12 novembre dans une base militaire, près de Téhéran, faisant 17 morts et 18 blessés. Aucune loi en Iran n’interdit aux journalistes de répondre à des interviews dans les médias étrangers. Toutefois, en décembre 2008, l’ancien ministre de la Culture et de l’Orientation islamique, Mohammad Hossein Safar-Harandi, avait interdit la nouvelle chaîne de télévision en persan de la BBC, ainsi que toute collaboration des journalistes iraniens avec les médias étrangers. Le 21 octobre 2011, le chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, a déclaré que la “collaboration avec VOA et BBC est considérée comme une aide aux services de renseignements ennemis”. Selon la chaîne iranienne en langue arabe Al-Alam, Adel Al-Yahya, présentateur, et Raed Al-Majed, cameraman d’Al-Adalah, ont été arrêtés, le 11 novembre, “pour des activités d'espionnage”. Mais selon l’agence Agence France-Presse, les autorités koweïtiennes ont démenti ces accusations : “Les deux hommes travaillent pour une chaîne de télévision privée et tournaient un programme à caractère social. Ils sont entrés en Iran avec un visa.” Elles ont ajouté que “des contacts étaient en cours avec les autorités iraniennes pour obtenir leur libération”. La chaîne Al-Adalah appartient à l'homme d'affaires Mahmoud Haider, un chiite koweïtien considéré comme un partisan de l'Iran. Par ailleurs, les menaces contre les familles des journalistes emprisonnés continuent. Des proches de prisonniers sont fréquemment victimes de mauvais traitements de la part de responsables judiciaires ou pénitentiaires (insultes, agressions verbales et physiques, etc.). Ces actes prémédités prolongent les pressions exercées sur les prisonniers. Jila Bani Yaghoob et Mahssa Amrabadi, épouses des journalistes Bahaman Ahamadi Amoee et Masoud Bastani, tous deux emprisonnés, et elles-mêmes journalistes, sont régulièrement harcelées par les agents du ministère des Renseignements et différents tribunaux révolutionnaires, comme bon nombre de familles de prisonniers. Elles sont menacées d’être emprisonnées pour “être en relation avec d’autres familles de prisonniers ou pour leurs activités”. Condamnées à un an prison ferme, leur arrestation est imminente.
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Updated on 20.01.2016