Le quotidien Ziarul de Vrancea de nouveau dans la ligne de mire des autorités locales

Le 6 novembre 2004, en l'espace de quelques heures, trois personnalités politiques et administratives ont cherché à intimider Sebastian Oancea, journaliste du quotidien Ziarul de Vrancea (Le journal de Vrancea), qui couvrait la campagne de l'Union PSD-PUR à Focsani (nord-est de Bucarest), à trois semaines de l'élection présidentielle. L'Agence de monitoring de la presse (MMA) et Reporters sans Frontières s'inquiètent de ces actes d'intimidation émanant de représentants des autorités locales. Les deux organisations de défense de la liberté de la presse rappellent que les journalistes de Ziarul de Vrancea ont déjà fait l'objet de harcèlement de la part des autorités locales. Des représentants de l'administration locale ont intenté 160 procès contre le quotidien. Tout d'abord, George Baesu, ancien préfet et candidat du Parti social-démocrate (PSD) à la Chambre des députés, a déclaré à Sebastian Oancea : "Vous mériteriez d'être battu pour ce que vous avez écrit !" Ensuite, Marian Oprisan, président du conseil municipal, s'est senti importuné par Sebastian Oancea qui s'était approché de lui pour le prendre en photo. Il a alors averti les journalistes présents à la conférence qu'ils devaient "rester dans des endroits spécialement délimités pour les journalistes, comme dans le monde civilisé". Lors des conférences de presse du conseil municipal, les journalistes doivent garder une distance de trois mètres pour filmer ou photographier Marian Oprisan. Enfin, lors d'une interview, Sebastian Oancea a demandé à Silviu Crin Grosu, chef de la police locale : "Monsieur Grosu, saviez-vous que le ministère de l'Administration et de l'Intérieur a interdit aux représentants de la police de participer à la campagne électorale ?" Silviu Crin Grosu a répondu: "Monsieur Oancea, si je ne me trompe, votre mère travaille chez nous, à l'inspectorat, n'est-ce pas ?" "Et quel est le rapport avec ma question ?", a continué le journaliste. Le chef de la police locale a rétorqué : "Il pourrait bien y avoir un rapport !" En 2002, les autorités municipales avaient entravé la distribution du journal en détruisant, à l'aide de grues, une demi-douzaine de kiosques de Ziarul de Vrancea. Les kiosques étaient devenus le seul moyen de diffusion du quotidien depuis que l'entreprise publique de distribution (Rodipet) avait résilié son contrat.
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Updated on 20.01.2016