Le quotidien Frontpage Africa de retour en kiosque

Reporters sans frontières se réjouit de la réouverture du quotidien privé Frontpage Africa et de la libération définitive de son directeur Rodney Sieh. La Cour a autorisé la réouverture de Frontpage Africa le 19 novembre. Fermé et interdit de publication depuis le 23 août 2013, le journal paraît à nouveau aujourd’hui. Le 18 novembre, Rodney Sieh avait été déclaré libre sur ordre de la Cour. A sa sortie du tribunal, le journaliste a remercié tous ceux qui l’avaient soutenu pendant sa période de détention et déclaré que cette période avait renforcé davantage sa volonté d'exposer les faits de corruption. "Mon journal sera à nouveau en kiosques très bientôt et nous revenons bien plus fort qu’avant", a-t-il confié aux journalistes présents devant le tribunal. ---------- 14.11.2013 - Rodney Sieh retrouve enfin sa liberté Reporters sans frontières a appris avec satisfaction la libération le 8 novembre du rédacteur en chef du quotidien FrontPage Africa Rodney Sieh. "Après le véritable feuilleton en série qu’a constitué son arrestation, son incarcération, sa libération « à titre compassionnelle », son assignation à résidence et finalement sa libération la semaine dernière, la remise en liberté de Rodney Sieh est un véritable soulagement. Nous espérons qu’elle met véritablement un terme à l’acharnement judiciaire dont Rodney Sieh et son journal ont été la cible depuis quatre mois", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous appelons par ailleurs les autorités libériennes à compléter sans plus attendre la dépénalisation des délits de presse par l’instauration de plafonds pour les amendes, afin d’empêcher que de tels incidents ne se répètent. La signature de l’acte de dépénalisation du délit de presse par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf en juillet 2012 devait emboîter le pas à une véritable dépénalisation pour l’ensemble de la presse libérienne, toujours attendue plus d’un an plus tard", a ajouté l’organisation. La libération de trente jours « à titre compassionnel » de Rodney Sieh, qui s’était transformée en assignation à résidence surveillée le 18 octobre 2013, était arrivée à terme le 8 novembre dernier. Ce jour là, le journaliste a été remis en prison, puis libéré. Le 13 novembre, la décision de l’ancien ministre de l’agriculture Chris Toe de retirer sa plainte contre Rodney Sieh et de renoncer au 1,5millions de dollars de dommages et intérêts que lui devait le journaliste, a été portée à la connaissance de la Cour. La Cour devrait rendre son jugement définitif sur l’affaire le 18 novembre prochain. -------------------- 21.10.2013 - Le journaliste Rodney Sieh en résidence surveillée Reporters sans frontières s'inquiète de la décision prise le 18 octobre 2013 par le ministère de la Justice de cantonner le journaliste Rodney Sieh, en résidence surveillée. Le rédacteur en chef du quotidien FrontPage Africa s'était pourtant vu accorder une libération à titre compassionnel le 8 octobre. "Cette assignation à résidence contredit la mesure de libération temporaire qui avait été prise le 8 octobre dernier, notamment en raison des problèmes de santé de Rodney Sieh. Le journaliste apparaît comme un pion ballotté au gré des joutes d'influences des autorités libériennes. Ceci est une traitement cruel et nous demandons l'abandon immédiat de cette mesure, qui restreint la liberté de mouvement et l'accès aux soins du journaliste", a déclaré Reporters sans frontières. Ce rebondissement judiciaire intervient deux jours après que la Cour Suprême, irritée par la remise en liberté temporaire de Rodney Sieh, ait invité le ministre de la Justice, Christiana Tah, à se justifier d'accusations d'"outrage à la Cour" pour avoir ordonné cette libération, en "ignorant la décision de la Cour". Rodney Sieh, condamné en diffamation à une amende de 1,6 millions de dollars et qui est détenu faute de ne pouvoir la payer, devra maintenant passer ses dix-sept jours restants de liberté temporaire cloîtré dans sa résidence, surveillée 24 heures sur 24 par la police nationale du Libéria. ----------------- 10.10.2013 - Le journaliste Rodney Sieh faussement libéré Reporters sans frontières continuera de réclamer la libération définitive du journaliste Rodney Sieh et la réouverture de son journal Frontpage Africa. Rodney Sieh a fait l'objet hier d'une mesure de libération temporaire, "à titre compassionnel", de trente jours à compter du 8 octobre 2013. Interdit de voyager à l'extérieur, le journaliste doit déclarer aux autorités tout déplacement hors de Monrovia. "La libération temporaire de Rodney Sieh est tout à fait insatisfaisante. " déclare Reporters sans frontières. "Cette demi-mesure de la part du gouvernement libérien lui permet peut-être de sauver la face, au regard des pressions exercées depuis plusieurs mois par les organisations de défense des droits de l'Homme libériennes et internationales, mais elle ne répond en rien au fond du problème qui est la détention illégitime du journaliste. Nous demandons la libération totale de Rodney Sieh et la réouverture de son media, Frontpage Africa. " "Cet épisode souligne également l’urgence de compléter la dépénalisation des délits de presse par l’instauration de plafonds pour les dommages et intérêts car rappelons-le, Rodney Sieh est en prison car il ne peut payer l'amende tout à fait démesurée de 1,6 millions de dollars américains, qui a été infligée à son journal, Frontpage Africa. Une peine aussi disproportionnée contribue à intimider la presse et à entraver la liberté d'information " a ajouté l'organisation. --------- 17.09.2013 - Retour en prison pour le journaliste Rodney Sieh Reporters sans frontières est scandalisée par la réincarcération, le 17 septembre 2013 à la prison centrale de Monrovia du journaliste Rodney Sieh, après vingt-deux jours passés à l'hôpital John F. Kennedy Memorial. "L'acharnement du système judiciaire libérien contre ce journaliste est tout à fait inique et nous demandons sa remise en liberté immédiate" a déclaré l'organisation. "Rodney Sieh n'a fait qu'accomplir son métier de journaliste. Nous réitérons notre appel au gouvernement à mettre en œuvre les mesures dépénalisant les délits de presse, notamment en cessant de condamner les journalistes à des amendes disproportionnées afin de les intimider alors que la presse jour un rôle majeur dans la lutte contre la corruption", a ajouté Reporters sans frontières. Rodney Sieh avait été emprisonné le 20 août 2013 pour avoir refusé de payer une amende de près d'1,6 million de dollars en dommages et intérêts à l'issue d'un procès en diffamation qui l'opposait à l'ancien Ministre de l'Agriculture, Chris Toe. Depuis, l'ancien Ministre de l'Agriculture a déclaré à la presse qu'il abandonnerait les charges pesant contre le journaliste si celui-ci s'excusait publiquement. Selon les avocats de Rodney Sieh, leur client ne peut envisager de telles excuses dans la mesure où les articles parus dans le journal Frontpage Africa n'auraient fait que se fonder sur des éléments extraits de rapports officiels conduits par la Commission générale d'audit (General Auditing Commission, GAC), l'agence nationale libérienne de lutte contre la corruption. Pour plus d'information sur l'affaire. Photo : Directeur du journal Frontpage Africa, Rodney Sieh (Ken Harper/SI Newhouse School of Public Communications).
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016