Le procureur de Munich abandonne les poursuites engagées contre quatre journalistes

Le 13 août 2007, le parquet de Munich a arrêté l'enquête contre quatre journalistes poursuivis pour " complicité de divulgation de secret d‘Etat". Le procureur August Stern a reconnu la légitimité des professionnels des médias à ne pas vouloir révéler l'identité de leurs sources, en l'occurrence des fonctionnaires. "C'est un premier pas dont nous nous réjouissons. Par ailleurs, nous demandons que les treize autres professionnels poursuivis bénéficient de décisions similaires. C'est la seule alternative digne d'une démocratie comme l'Allemagne", a déclaré Reporters sans frontières . Les parquets de Berlin, Hambourg et Francfort qui enquêtent contre treize autres journalistes pour les mêmes motifs poursuivent leurs investigations. ------------------------------------------------------ 03.08.2007 17 journalistes visés par des enquêtes judiciaires Le 3 août 2007, Reporters sans frontières a appris avec inquiétude que le parquet de plusieurs villes, dont Berlin, Munich et Hambourg, enquêtait sur dix-sept journalistes, après la publication de documents confidentiels émanant d'une commission parlementaire enquêtant sur le rôle des services secrets (BND) dans la lutte anti-terroriste. “Nous sommes préoccupés par la mise en cause de nombreux journalistes du Berliner Zeitung, Die Zeit, Welt, Der Spiegel, Süddeutsche Zeitung et d'autres médias. Ces professionnels ne doivent en aucun cas être assimilés à des délinquants. Nous rappelons qu'il est du devoir des médias de rechercher et de faire connaître toute information contribuant à l'intérêt général. C'est pourquoi, il est fondamental que le secret des sources, pilier du journalisme d'investigation et de la liberté de la presse, soit efficacement protégé par le législateur”, a déclaré Reporters sans frontières. “Nous sommes d'autant plus surpris par cette décision qu'en février 2007, la cour constitutionnelle allemande avait condamné une perquisition menée au siège du magazine Cicero, poursuivi pour avoir divulgué des informations confidentielles. Cette juridiction avait rappelé que la liberté de la presse est inscrite dans la Loi fondamentale et que “les perquisitions et saisies dans une enquête sur des membres de la presse sont illégales si elles ont pour objectif unique ou principal de trouver l'identité d'un informateur”. A cette occasion, Reporters sans frontières avait demandé à ce que l'article 353b du code pénal, sanctionnant la “complicité de divulgation de secret d'Etat” ne s'applique plus aux journalistes. Selon l'association des journalistes allemands DJV, depuis 1986, 180 procédures pour “complicité de trahison du secret d'Etat” ont été engagées à l'encontre de journalistes.
Publié le
Updated on 20.01.2016

Europe - Asie centrale

Toutes les publications