Le premier journaliste arrêté depuis l'investiture du nouveau chef de l'Etat

Dans une lettre adressée au président de la République, Lévy Mwanawasa, RSF a protesté contre l'arrestation et les poursuites engagées contre Fred M'Membe, directeur de publication du quotidien privé The Post. "Alors que vous êtes au pouvoir depuis moins de deux mois, un journaliste a déjà été arrêté sur votre ordre", a indiqué Robert Ménard, secrétaire général de RSF. "Il est de votre devoir de rappeler rapidement votre engagement en faveur de la liberté de la presse en abandonnant toutes les poursuites à l'encontre de Fred M'Membe. Plusieurs organismes internationaux, dont les Nations unies, ont rappelé que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent avoir une tolérance accrue à la critique et s'abstenir d'engager des poursuites contre des journalistes dans des cas de diffamation ou d'offense", a ajouté M. Ménard. Selon les informations recueillies par RSF, Fred M'Membe, directeur de publication du quotidien privé The Post, a été détenu pendant quelques heures, le 11 février 2002, avant d'être libéré sous caution. Le journaliste a été inculpé pour "diffamation" et doit passer devant un tribunal dans la journée du 12 février. Il risque une peine de trois ans de prison. On lui reproche la publication d'un article citant les propos d'un parlementaire de l'opposition qui qualifiait le chef de l'Etat de "légume". Le député Dipak Patel a également été interpellé et retenu par la police pendant plusieurs heures. La rédaction du Post a déclaré que cet "acte évident d'intimidation" ne peut été "initié et exécuté que par des personnes effrayées et des régimes corrompus qui se dérobent à la vérité". RSF a rappelé que Fred M'Membe était déjà sous le coup de poursuites judiciaires pour avoir traité l'ancien président Frederick Chiluba de "voleur" dans un éditorial.
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Updated on 20.01.2016