Le ministère de l'Information ordonne le blocage de sites sur les droits de l'homme

Reporters sans frontières déplore la circulaire que le ministère de l'Information a envoyée aux fournisseurs d'accès à Internet du pays, le 14 janvier 2009, selon laquelle “la décision de débloquer des sites Internet appartient strictement au ministère de l'Information”. Le ministère ordonne le blocage de certains sites politiques et commerciaux par la même occasion. Au moins vingt-cinq sites ont été bloqués depuis la réception de cette directive. “Même si le blocage de sites politiques n'est pas nouveau au Bahreïn, cette circulaire confirme que le gouvernement souhaite garder son pouvoir de censure sur Internet. De plus, le filtrage touche touche également des sites dédiés aux droits de l'homme, laissant penser que cet ordre est un premier pas vers le renforcement de la surveillance d'Internet. Nous demandons au ministère de l'Information de revenir sur cette décision et de lever ces blocages”, a déclaré l'organisation. Depuis le 14 janvier, des sites relatifs aux droits de l'homme sont bloqués, ainsi que les adresses de proxies qui permettraient de contourner ce blocage. Quand les internautes tentent de s'y connecter, le message suivant apparaît : “Site bloqué. Nous vous présentons nos excuses car le site que vous cherchez à atteindre a été bloqué sur ordre du ministère en raison de son contenu religieux, culturel, politique ou moral, portant atteinte au royaume du Bahreïn”. Les sites Internet du Centre de défense des droits de l'homme au Bahreïn et celui de l'organisation de défense des droits de l'homme Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), sont bloqués depuis plus deux ans. Actuellement, 69 sites Internet d'informations sont bloqués dans le royaume. Au Bahreïn, les publications en ligne sont régies en vertu de l'article 19 du décret-loi n° 47 de 2002, qui autorise la fermeture d'une publication ou d'un site Internet portant “atteinte au régime, à la religion officielle de l'Etat, aux bonnes mœurs, ou aux différentes confessions de façon à troubler la paix publique”, avant une décision de justice. Un nouveau code de la presse est actuellement en discussion au Parlement. L'article 5 exclut les publications électroniques de ce texte. Reporters sans frontières appelle les autorités et le Parlement à accorder aux médias en ligne les bénéfices de cette loi. Consulter la liste des sites bloqués :
Publié le
Updated on 20.01.2016