Le journaliste Jonathan Randal exempté de témoignage

Reporters sans frontières se félicite de la décision du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) qui a décidé, le 11 décembre 2002, de ne pas contraindre l'ancien reporter du Washington Post à témoigner devant cette juridiction.

Reporters sans frontières se félicite de la décision du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) qui a décidé, le 11 décembre 2002, de ne pas contraindre le journaliste à témoigner devant cette juridiction. « C'est une étape très importante. Ce jugement servira de jurisprudence aux futurs juges de la Cour pénale internationale qui auront certainement à statuer sur le même type de question » a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. « Il convient d'assurer la meilleure protection aux reporters de guerre qui exercent un métier dangereux. Les obliger à témoigner mettrait à mal leur crédibilité et leur indépendance. Cette décision devrait inspirer, nous l'espérons, les législateurs d'un certain nombre de pays, comme la France, le Portugal ou le Royaume-Uni, où le secret des sources est mal protégé » a-t-il ajouté. Le 7 juin 2002, Jonathan Randal, ancien journaliste du Washington Post, avait été contraint de témoigner devant le TPI au sujet d'une interview qu'il avait réalisée en 1993 avec un ancien dirigeant des Serbes de Bosnie. Cité à comparaître dans le procès des deux dirigeants serbes de Bosnie, Momir Talic et Radoslav Brdjanin, le journaliste avait refusé d'obtempérer. Jonathan Randal avait fait appel de la décision du 7 juin. Les juges du TPI ont décidé que les journalistes travaillant dans des zones de conflit ne pouvaient être contraints de témoigner que si leur comparution avait « un rapport direct et crucial avec les questions essentielles d'une affaire ».
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Updated on 20.01.2016