Le journaliste en ligne Emmanuel Emeka Asiwe libéré

Reporters sans frontières se réjouit de la libération du journaliste en ligne Emmanuel Emeka Asiwe, rédacteur en chef du site Internet Huhuonline (http://www.huhuonline.com), le 4 novembre 2008. L'organisation déplore cependant le comportement des autorités, qui ne le laissent pas regagner son pays de résidence. “Décontenancées par les sites Internet à caractère politique ou satirique, les autorités nigérianes s'efforcent d'imposer leur loi pour contraindre les internautes à l'autocensure. Cette intolérance, qui se paye au prix de la liberté de quelques-uns, n'est pas tolérable. Nous demandons aux services de renseignements intérieurs de le laisser regagner les Etats-Unis, où il réside”, a déclaré l'organisation. Emmanuel Emeka Asiwe a été libéré après une semaine d'interrogatoires sans motif officiel, mais le State Security Service (SSS, services de renseignements intérieurs) a qualifié ses publications d'“atteintes à la sécurité nationale”. Son passeport de ne lui a pas été restitué. En une semaine, il était le deuxième blogueur arreté en raison de ses publications en ligne. Il a créé le site huhuonline (http://www.huhuonline.com) en 2007. Le journaliste en ligne Jonathan Elendu (http://elendureports.com) avait également été détenu pendant onze jours, du 18 au 29 octobre. Le Nigeria rassemble cinq millions d'internautes et possède un taux de pénétration inférieur à la moyenne africaine (3,5%). Lagos, la capitale économique du pays, concentre près des deux tiers des utilisateurs d'Internet. Depuis la publication de photos moquant l'attitude du fils du président Umaru Musa Yar'Adua sur le site Internet Sahara Reporters (http://www.saharareporters.com), les autorités sont intransigeantes envers les publications en ligne. Placé directement sous les ordres du président de la République, le service de la police de la sécurité d'Etat exécute les basses œuvres du pouvoir. Saccages des rédactions, arrestations illégales et détentions au secret sont sa marque de fabrique. Chaque année, le SSS s'illustre par son opacité et sa mauvaise foi, allant jusqu'à nier l'arrestation de journalistes alors que celle-ci a eu lieu devant des dizaines de témoins. Il figure dans la liste des “prédateurs de la liberté de la presse” établie chaque année par Reporters sans frontières. Voir les photos publiées
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Mise à jour le 20.01.2016