Le directeur d'un média d'Etat écarté pour avoir critiqué le président

Reporters sans frontières est consternée par le licenciement abusif de Rajpal Abenayaka de son poste de directeur de l'hebdomadaire gouvernemental Sunday Observer. Cette sanction est liée à un éditorial du journaliste sur des déclarations du président Mahinda Rajapakse à des diplomates srilankais. "Alors qu'une mission internationale de défense de la liberté de la presse vient de se rendre au Sri Lanka pour demander notamment une plus grande indépendance éditoriale des médias d'Etat, le directeur réputé d'un journal public est licencié. Ce type de sanctions montre à quel point les médias publics sont à la botte du gouvernement. Au lieu d'écarter les plumes critiques, le Président devrait se concentrer sur les mesures à prendre pour régler la grave crise que traverse le pays et assurer la sécurité des médias victimes de violences répétées", a affirmé l'organisation. "C'est un licenciement abusif de mon poste de directeur. Demain, je vais formellement annoncer à la direction que je n'accepterai pas le poste de consultant qu'ils viennent de m'offrir", a déclaré Rajpal Abenayaka à Reporters sans frontières. Le 10 octobre 2006, la direction générale du groupe de presse public ANCL a demandé à Rajpal Abenayaka de préparer une lettre de démission de son poste de directeur de l'hebdomadaire anglophone. Le journaliste a refusé de se soumettre et un nouveau directeur a été nommé à sa place. Rajpal Abenayaka s'est vu proposer un poste de consultant. Egalement avocat, Rajpal Abenayaka avait quitté le groupe de presse privé Wijeya Newspapers Ltd. après la victoire électorale de Mahinda Rajapakse, en 2005. Rajpal Abenayaka a publié le 8 octobre un éditorial intitulé "Un Etat démoralisant ses troupes, quand il est nécessaire de les motiver", disponible sur Sunday Oberver
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016