Le directeur d'un hebdomadaire condamné à cinq ans de prison

Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Amadou Ali, Reporters sans frontières (RSF) a demandé des explications concernant la condamnation de Georges Baongla, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Démenti, à cinq ans de prison. "Il semble que la procédure légale n'a pas été respectée dans cette affaire. Tout d'abord, Georges Baongla n'a pas été prévenu de l'ouverture de son procès en octobre 2001. Ensuite, il n'a appris sa condamnation que plusieurs jours après le rendu du jugement. Enfin, pourquoi les autorités l'ont-elles laissé en liberté pendant plus de deux mois avant de l'arrêter au début du mois de janvier ? Ces irrégularités ne peuvent que jeter le trouble sur le motif réel de la condamnation du journaliste", a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de RSF. "Sans nous prononcer sur le fond de cette affaire, nous souhaiterions avoir des éclaircissements de la part des autorités camerounaises", a ajouté le secrétaire général. Selon les informations recueillies par RSF, Georges Baongla, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Démenti, a été arrêté le 9 janvier 2002, à son domicile, par des gendarmes. Deux jours plus tard, il a été déféré devant un juge et écroué à la prison centrale de Nkondengui, à Yaoundé. Les gendarmes ont également confisqué le matériel informatique de la rédaction. En octobre 2001, le journaliste avait été condamné par défaut à cinq ans de prison et à une amende de 17 millions de francs CFA (environ 26 000 euros) pour "escroquerie". On lui reproche d'avoir extorqué une somme de dix millions de francs CFA (environ 15 200 euros) à une fonctionnaire du ministère de l'Economie et des Finances. Selon la rédaction du Démenti, il s'agit d'une "fausse affaire tissée par le pouvoir en place" après la publication de plusieurs articles dénonçant des malversations financières de la part du ministre de l'Economie et des Finances. A plusieurs reprises, Le Démenti a accusé le ministre d'avoir détourné des fonds publics lors de l'installation d'un réseau d'assainissement dans le pays.
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Mise à jour le 20.01.2016