Le directeur de Radio Quilmes hospitalisé suite à l'agression d'un élu local

Reporters sans frontières est consternée par l'agression dont a été victime Pedro Navarro, directeur de la station Radio Quilmes, de l'hebdomadaire Nuevo Horizonte et du quotidien Quilmes a Diario, le 18 août 2006, alors qu'il distribuait des exemplaires de ses publications à la mairie de Quilmes (province de Buenos Aires). Violemment frappé au visage par un élu local, le journaliste a été transféré à l'hôpital, polytraumatisé et inconscient. “L'agression dont a été victime Pedro Navarro témoigne une nouvelle fois de l'attitude détestable de la municipalité de Quilmes envers la presse. Les autorités fédérales se doivent de rappeler fermement à l'ordre des hommes politiques locaux peu soucieux de pluralisme éditorial. La sanction que mérite l'agresseur de Pedro Navarro doit à ce titre servir d'exemple », a déclaré Reporters sans frontières. Le 18 août, Pedro Navarro s'est rendu à la mairie de Quilmes pour distribuer des exemplaires de son journal. A son arrivée, José Luís Seoane, un dirigeant local du Parti justicialiste (péroniste, dont est issu le président Néstor Kirchner), s'est rué sur lui en l'insultant et l'a frappé au visage. Le journaliste a perdu connaissance et a été hospitalisé pour traumatisme crânien et hypertension. Il a subi des radios de la colonne vertébrale et du cerveau qui n'ont pas révélé de lésions internes graves mais son état a nécessité plusieurs jours d'observation. Son agresseur a été conduit au commisariat de police. Pour justifier son acte, José Luis Seoane a soutenu que Pedro Navarro l'aurait traité de « délinquant », et cela il « ne pouvait pas le pardonner ». Le journaliste, qui a l'habitude de dénoncer la gestion municipale, ainsi que les actes de censure et de persécution contre les médias de Quilmes, a déclaré à Reporters sans frontières que José Luís Seoane, intermédiaire entre le maire de Quilmes, Sergio Villordo, et l'actuel ministre de l'Intérieur, Aníbal Fernández, aurait été payé pour l'agresser. La veille, les deux hommes s'étaient croisés lors d'une manifestation contre une récente répression policière envers des étudiants. Pedro Navarro avait demandé à José Luís Seoane de se retirer de la marche, ayant lui-même participé aux opérations de police. L'homme lui a alors promis qu'il se vengerait. Le journaliste a déposé plainte pour lésions physiques, mais son agresseur est toujours en liberté, et poursuit ses activités politiques. Depuis plusieurs mois, les journalistes de Quilmes se plaignent de menaces de la part des autorités nationales et locales et des difficultés qu'ils rencontrent quotidiennement dans l'exercice de leur profession. Le Comité fédéral de radiodiffusion (Comfer) a retiré leur licence à Radio Quilmes 106.9 et Fan 103.9, deux stations en délicatesse avec le maire Sergio Villordo. Les rédactions ont saisi le Congrès, et le 7 juin, la Chambre des députés a exhorté à l'unanimité le Comfer à renouveler les licences. L'injonction parlementaire n'a, à ce jour, toujours pas été respectée.
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Updated on 20.01.2016