Le directeur de publication d'Amar Desh, harcelé par les autorités

La justice du Bangladesh a lancé, le 29 mars 2011, un nouveau mandat d’arrêt contre Mahmudur Rahman, directeur de publication du quotidien d'opposition, Amar Desh, deux semaines après sa sortie de prison. Mahmudur Rahman a été accusé de nouveau pour diffamation pour un article critique publié le 25 avril 2010 sur les hauts dirigeants de la Ligue Awami de Kotalipara (sud), le parti au pouvoir depuis 2008. Le journaliste sera jugé en avril 2011. Reporters sans frontières appelle le gouvernement à cesser immédiatement l'acharnement politique contre le directeur de publication qui vient de purger une peine de neuf mois de prison pour une accusation similaire. ------------------------------------- Un directeur de publication d'opposition libéré après neuf mois de détention abusive 17-03-2011 Reporters sans frontières salue la libération de Mahmudur Rahman, directeur du quotidien d'opposition Amar Desh, ce 17 mars 2011, après neuf mois et dix-sept jours en prison. Ses proches, plusieurs leaders de l'opposition et ses collègues l'ont accueilli à la porte de la prison. L'organisation demande au président Zillur Rahman et au Premier ministre, Sheikh Hasina, de mettre un terme à l'acharnement politique contre les journalistes d'opposition, comme ce fut le cas pour Mahmudur Rahman et les membres de son quotidien. Le directeur de publication avait été arrêté le 2 juin 2010 pour fraude, diffamation, obstruction au travail de la police et sédition. La Cour suprême de Dacca l'avait ensuite condamné pour "outrage", le 19 août, suite à la publication d'un article : "Chambers always give stay order for the state". Il avait ainsi été condamné à six mois de prison ferme, le 19 août, et à un mois d'emprisonnement supplémentaire puisqu'il s'était vu dans l'incapacité de payer une amende de 100 000 Taka (soit 990 euros). ----------------------------------- Un directeur de publication et un journaliste condamnés à des peines de prison 20-08-2010 Alors que les autorités tentent de désengorger les prisons du pays en procédant à une libération massive de détenus, la justice condamne à des peines de prison le directeur de publication et un correspondant du quotidien Amar Desh. C'est aberrant. Les autorités et la justice se trompent d'ennemi en s'attaquant à la presse d'opposition. Nous demandons au Président Zillur Rahman d'accorder son pardon à Mahmudur Rahman et son collègue Oliullah Noman qui n'ont rien à faire en prison. D'autant plus que cette peine de prison empêchera Mahmudur Rahman de redevenir directeur de publication ou de se présenter à des élections. Le 19 août 2010, la Cour suprême a condamné Mahmudur Rahman à six mois de prison et une amende de 100 000 takas (plus de mille euros) pour outrage à la cour. Le tribunal dirigé par le juge Mohammad Fazlul Karim a également condamné à un mois de prison et 10 000 takas (cent euros) d'amende, Oliullah Noman, journaliste du quotidien. S'ils ne paient pas leurs amendes, les deux journalistes sont passibles d'une peine de prison supplémentaire. Ils ont été reconnus coupables d'outrage suite à la publication d'un article en avril dernier intitulé "Chambers always give stay order for the state" qui avait provoqué la colère de certains magistrats. En revanche, le rédacteur en chef Mostahid Faruqi et le rédacteur en chef adjoint Syed Abdal Ahmed ont été innocentés. Mahmudur Rahamn, détenu depuis le 1er juin 2010, a été victime de mauvais traitements lors de sa détention. Il devrait être jugé prochainement dans une autre affaire pour outrage à la justice suite à un article intitulé "Farce in the name of independent justice" et pour des plaintes de "fraude" et de "sédition" et Dans ces deux dernières affaires, les enquêteurs n'ont toujours pas transmis les résultats de leurs investigations à la justice.
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Updated on 20.01.2016