Le cyber dissident Huang Qi risque trois ans de prison

Reporters sans frontières condamne les représailles dont est victime Huang Qi, auteur du blog 64tianwang , après ses critiques à l’égard de la réaction du gouvernement face au séisme meurtrier de mai 2008 en Chine. Huang Qi, 46 ans, dissident blogueur chinois, arrêté le 10 juin 2008, a comparu le 5 août 2009 devant le tribunal de Chengdu dans le Sichuan (Sud-Ouest) pour "possession illégale de secrets d’Etat". Le verdict est encore en délibéré. Il encourt jusqu’à trois ans de prison. Par ailleurs, Tan Zuoren, coauteur du même blog, arrêté le 28 mars 2009, est quant à lui accusé "d’incitation à la subversion de l'État" pour avoir enquêté publiquement sur "les bâtiments en tofu". Son procès doit s’ouvrir le 12 août prochain. Il encourt une peine de cinq ans de prison. "Les deux blogueurs doivent être remis en liberté sans délai, les accusations portées à leur encontre étant infondées", a déclaré Reporters sans frontières. "Par ailleurs, l’état de santé particulièrement préoccupant de Huang Qi, atteint d’une tumeur, n’est pas compatible avec un maintien en détention" s’est inquiétée l’organisation. A la suite du séisme de mai 2008, près de 7 000 écoles s’étaient effondrées et 5 335 élèves avaient trouvé la mort, selon les statistiques officielles révélées un an après les faits. La société civile chinoise avait alors critiqué "ces bâtiments de tofu", des constructions de médiocre qualité, qui contrastaient avec les bâtiments officiels qui, eux, ne s’étaient pas écroulés . Les blogueurs avaient dénoncé ces criantes disparités sur le blog 64tianwang. Alors que le gouvernement appelait à l’unité nationale face à l’ampleur de la catastrophe, des milliers de sinistrés avaient exprimé leur manque de confiance dans l’efficacité et la transparence de l’action gouvernementale, méfiance que Huang Qi avait relayée dans son blog. "Les blogueurs se sont illustrés par une démarche citoyenne et courageuse en critiquant la difficulté des ONG humanitaires de venir en aide aux sinistrés et en soutenant les parents d’enfants tués lors du séisme", a conclu l’organisation.