Le correspondant du Guardian et de RFI risque deux ans de prison

Le procès d'Andrew Meldrum, correspondant au Zimbabwe de plusieurs journaux britanniques et de RFI, a débuté le 12 juin. Le journaliste est accusé d'avoir publié des fausses informations et risque une peine de deux ans de prison en vertu de la nouvelle loi sur l'Accès à l'information et la protection de la vie privée.

Mise à jour - 12.06.2002 Dès l'ouverture du procès, Andrew Meldrum a plaidé non coupable. Ensuite, le président du tribunal a ajourné l'audience pour attendre certains témoins qui viennent de Magunje (230 km de Harare). ______________________________________________________________ 11.06.2002 Le 12 juin 2002, pour la première fois, un journaliste va être jugé en vertu de la nouvelle loi sur l'Accès à l'information et la protection de la vie privée. Andrew Meldrum, correspondant au Zimbabwe des journaux britanniques The Guardian et The Economist et de Radio France Internationale (RFI), est accusé "d'abus de privilèges journalistiques pour avoir publié des fausses informations", et risque une peine de deux ans de prison. "Ce procès est une première. Généralement, les forces de l'ordre interpellent des journalistes qui sont relâchés sous caution presque aussitôt par la justice. Les affaires traînent ensuite pendant des années et n'aboutissent que très rarement. Dans ce cas précis, il semble que le gouvernement soit décidé à aller très vite et à appliquer une nouvelle loi particulièrement répressive", a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Nous demandons aux autorités judiciaires de montrer leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique et de tout mettre en œuvre afin que les charges retenues contre Andrew Meldrum soient abandonnées. Ce journaliste n'a fait qu'exercer son métier et rien ne saurait justifier son emprisonnement", a-t-il ajouté. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Andrew Meldrum avait repris dans le Guardian une information publiée par le quotidien zimbabwéen The Daily News qui faisait état de la décapitation d'une femme par des militants de la ZANU-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe – au pouvoir), dans un village du nord-ouest du pays. Quelques jours plus tard, le Daily News avait déclaré que cette information n'était pas prouvée et avait publié ses excuses pour le préjudice subi par la ZANU-PF. Le 30 avril, Lloyd Mudiwa et Collin Chiwanza, reporters du Daily News, avaient été arrêtés. Le lendemain, c'était le tour d'Andrew Meldrum. Les trois hommes avaient finalement été libérés sous caution le 2 mai. Reporters sans frontières rappelle que depuis sa promulgation, le 15 mars 2002, onze journalistes ont été inculpés en vertu de la loi sur l'Accès à l'information et la protection de la vie privée. Le président Robert Mugabe figure sur la liste des trente-huit prédateurs de la liberté de la presse dans le monde établie par l'organisation.
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Updated on 20.01.2016