Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vote en faveur de l’envoi d’un rapporteur spécial en Iran

Reporters sans frontières accueille avec grande satisfaction le vote au Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’une résolution mandatant un rapporteur spécial sur la question des droits de l’homme en Iran. La résolution, étudiée lors de la 16e session du Conseil, ce 24 mars 2011, a été approuvée à une large majorité : 22 votes pour ; 7 contre (dont la Chine, le Pakistan, la Russie et Cuba) et 14 abstentions. Le texte exige la coopération pleine et entière des autorités de Téhéran. Soutenue avec force par Reporters sans frontières, cette résolution est un espoir pour les centaines d’Iraniens emprisonnés dans des conditions inhumaines, parmi lesquels des dizaines de condamnés à la peine de mort. L’envoi d’un rapporteur spécial, nous l’espérons, permettra enfin de révéler à la communauté internationale ce que le régime de la République islamique d'Iran cherche et arrive trop souvent à cacher : ses violences, sa politique de harcèlement et de traque des opposants politiques, sa justice kafkaïenne, sa répression aveugle contre tout ce qui incarne la liberté et le droit, et qui a poussé toute une partie de la population au désespoir. Malgré les menaces et les tentatives de corruption auprès de plusieurs délégations du Conseil des droits de l’homme par les autorités iraniennes, le vote est passé. L’Iran doit maintenant coopérer et le rapporteur spécial être envoyé au plus vite. Depuis la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique d’Iran en juin 2009, une répression implacable s’est abattue sur l’opposition politique, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. Reporters sans frontières dénombre plus de 200 journalistes et blogueurs arrêtés, dont 40 sont toujours emprisonnés en Iran, accusés d'« espionnage », d'agir « contre la sureté de l'Etat » ou encore de « publication des fausses informations ». Près d’une vingtaine de médias ont été interdits par le régime. Près d’une centaine de journalistes et blogueurs iraniens ont été contraints de fuir leur pays. Plus de 3 000 d’entre eux se retrouvent sans emploi, victimes de la répression, de la suspension des journaux ou sous le coup d’une interdiction imposée à leur rédaction de les réembaucher.
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Updated on 20.01.2016