Le citoyen journaliste Ilham Tohti de nouveau arrêté par les autorités

Reporters sans frontières s’inquiète du sort du professeur et citoyen journaliste Ilham Tohti, à nouveau interpellé par les autorités de Pékin et détenu dans un lieu tenu secret depuis le 15 janvier 2014. “Nous demandons la libération immédiate d’Ilham Tohti. Son arrestation et sa détention revêtent clairement un caractère arbitraire et illégal. Cet acte illustre la répression continuelle des autorités à l’encontre de la communauté ouïghoure, en particulier de ses membres qui ne font que s’exprimer librement sur Internet et informent le monde de la situation catastrophique des droits de l’homme au Xinjiang. Le comportement violent des forces de police au cours de la fouille de l’appartement d’Ilham Tohti pendant six heures après son arrestation atteste du type de persécution qu’il dénonce”, a déclaré l’organisation. L’épouse du citoyen journaliste, Guzaili Nu’er aurait alerté des agences de presse étrangères de l’interpellation de son mari par pas moins d’une trentaine de policiers, venus de Pékin et du Xinjiang, alors qu’il se trouvait à son domicile. Les forces de l’ordre ont également saisi le matériel informatique, les téléphones d’Ilham Tohti, des livres ainsi que des renseignements relatifs à ses élèves, tout en refusant d’indiquer où ils l’emmenaient. Par la suite, un représentant du ministère des affaires étrangères, Hong Lei, a déclaré qu’il était accusé d’ “infraction à la loi”, et qu’il avait été placé en détention criminelle. Professeur à l’Université centrale des nationalités et responsable du site internet Uygurbiz.com, Ilham Tohti est une figure emblématique de l’opposition au régime et à sa politique répressive dans la région autonome du Xinjiang, ce qui lui vaut une surveillance permanente des agents de la sécurité d’Etat. Ilham Tohti a récemment exprimé son inquiétude face à la pression croissante à l’encontre de la population ouïghoure, notamment après l’ “incident” de la place Tian’anmen, en octobre 2013. Ilham Tohti est la cible récurrente du harcèlement des autorités. En 2009, il avait été détenu au secret pendant près d’un mois, au moment des émeutes au Xinjiang. En février 2013, il avait été empêché de quitter le pays et interrogé à plusieurs reprises par des policiers tandis qu’il se trouvait à l’aéroport de Pékin. Enfin, en novembre dernier, des forces de police avaient menacé de tuer sa femme et ses enfants.
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Updated on 20.01.2016