Le beau-père du blogueur Fouad Al-Farhan a pu lui rendre visite

Le blogueur saoudien Ahmad Fouad Al-Farhran est détenu au secret depuis le 10 décembre 2007. Le 1er janvier 2008, le ministère de l'Intérieur a confirmé son arrestation mais n'en a pas donné les raisons exactes.

Le 5 janvier, Fouad Al-Farhan a pu recevoir la visite de son beau-père durant une heure à la prison de Dhaban à Jeddah, où il est enfermé depuis le 10 décembre. "Nous renouvelons notre demande aux autorités de nous fournir des explications sur son arrestation. Fouad Al-Farhan n'a pas encore pu voir d'avocat et sa situation n'a pas évolué en un mois. Aucune charge n'est retenue à son encontre. Nous demandons sa libération immédiate. Cet interrogatoire a assez duré", a déclaré l'organisation. Le 6 janvier 2008, la blogosphère s'est mobilisée en lançant la campagne "Un jour de silence pour Fouad" durant lequel les blogueurs ont relayé une bannière sur leurs sites pour demander sa libération, sans publier d'articles. D'après la loi saoudienne, les autorités peuvent détenir un individu pendant six mois pour l'interroger. ------------------------------- 02.01 - L'arrestation du blogueur Ahmad Fouad Al-Farhan est confirmée par le ministère de l'Intérieur L'arrestation du blogueur saoudien Ahmad Fouad Al-Fahran, détenu au secret en Arabie Saoudite depuis le 10 décembre 2007, a été confirmée par le ministère de l'Intérieur le 1er janvier 2008. Il est toujours détenu dans un lieu inconnu où il est soumis à un "interrogatoire", selon le général Majour Al-Turki, porte-parole du ministère. Ce dernier a bon espoir de le voir libéré d'ici peu mais n'a pas précisé les raisons exactes de son arrestation. ------------------------------------- 27.12 - Un blogueur détenu au secret depuis plus de deux semaines Reporters sans frontières condamne fermement l'interpellation, le 10 décembre 2007, du blogueur Ahmad Fouad Al-Farhan. Sa famille ne sait pas où il se trouve et ne connait pas les charges qui sont retenues contre lui. Quelques jours avant son arrestation, il avait affirmé sur son blog s'attendre à une convocation du ministère de l'Intérieur. "Les réformes et l'ouverture annoncées par le roi Abdallah Ibn Al-Saoud sont toujours sans effet sur la vie quotidienne des Saoudiens. Notamment ceux d'entre eux qui expriment ouvertement leur désaccord avec la politique gouvernementale. Après les restrictions imposées au site d'informations Elaph et au principal outil d'hébergement de blogs www.blogger.com, les autorités s'en prennent pour la première fois directement à un blogueur. Nous appelons la police à révéler immédiatement le lieu de détention d'Ahmad Fouad Al-Farhan et nous demandons des explications sur les motifs de son arrestation", a déclaré l'organisation. Selon le Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'homme, Ahmad Fouad Al-Farhan, 32 ans, a été interpellé par des policiers le 10 décembre 2007 sur son lieu de travail à Jeddah. Ils l'ont ensuite accompagné à son domicile pour y saisir son ordinateur portable. La famille du blogueur ignore son lieu de détention. Un comité de soutien du blogueur a publié sur le site d'Ahmad Fouad Al-Farhan un texte qu'il avait rédigé quelques jours avant son arrestation. “J'ai appris qu'un responsable au sein du ministère de l'Intérieur avait demandé l'ouverture d'une enquête à mon sujet. Je devrais être arrêté au cours des deux prochaines semaines. (...) Cette décision fait suite à mes articles sur les prisonniers politiques en Arabie Saoudite. Ils pensent que j'ai lancé une campagne de soutien pour eux. Je n'ai fait que publier quelques articles, afficher des bannières sur mon site et demander aux autres blogueurs d'en faire autant”, a écrit Ahmad Fouad Al-Farhan. La liste noire du Net saoudien compte officiellement plus de 400 000 sites et touche à des domaines très larges, allant de sites d'organisations politiques à ceux de mouvements islamistes non reconnus, en passant par des sites pornographiques. L'Arabie Saoudite figure sur la liste des "treize ennemis d'Internet" publiée par Reporters sans frontières. Par ailleurs, elle occupe la 148e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi par l'organisation en octobre 2007.
Publié le
Updated on 20.01.2016