“L’attention de la communauté internationale ne doit pas retomber”

Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par les menaces à l'encontre des médias et journalistes maldiviens, depuis les événements du 7 février 2012, qui ont fait basculer le pouvoir. D'après le témoignage d'Adam Shareef, ancien directeur de l'entreprise de radio télévision publique MNBC, interviewé par l'organisation, confirmé par des médias locaux, les forces de sécurités ont fait usage de la force durant la prise de la télévision publique Maldivian National Broadcasting Company (MNBC), le 7 février 2012. Comme le montre une vidéo publiée en ligne le 13 février, un policier a notamment usé de son arme à feu. “La communauté internationale doit prendre toute la mesure du danger pour les médias et la liberté d’information dans le pays. Pour le moment, la couverture médiatique des incidents qui surviennent sur l’archipel limite les violences à l’encontre des professionnels des médias. Nous craignons cependant qu’une fois l’attention de la communauté internationale retombée, ces derniers, et notamment ceux qui seront taxés comme étant “pro-Nasheed”, soient exposés à des représailles de la part des partisans du nouveau pouvoir ou des forces de sécurités, dont le contrôle par le gouvernement parait incertain”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 7 février 2012, alors que la protestation avait convergé vers le siège de MNBC, un officier de police a utilisé une arme à feu pour forcer la porte donnant accès à l’immeuble, permettant à ses collègues, aux militaires et autres manifestants de pénétrer dans l’enceinte de la télévision nationale. Pourtant, les policiers maldiviens ne sont d’ordinaire pas équipés d’armes de poing. Armés de bâtons, de barres de fer et autres objets contondants, ces derniers ont pris le contrôle de la télévision publique, depuis laquelle ils ont diffusé la chaîne d’opposition VTV, renommée par la suite Television Maldives (TVM). Voir les images de la prise des bureaux de la MNBC : A l’intérieur du bâtiment, après avoir brisé portes et fenêtres, les manifestants ont saccagé du matériel et ont ordonné aux journalistes, sous la menace, de cesser le travail. Reporters sans frontières a interviewé par téléphone Adam Shareef, ex directeur général de MNBC. Celui-ci revient en détail sur la prise de contrôle de MNBC et son renvoi brutal par les autorités: Reporters sans frontières attend de la mission ministérielle du Commonwealth, qui doit se rendre aux Maldives pour enquêter sur les conditions du changement de pouvoir, qu’elle fasse également la lumière sur l’assaut donné contre la télévision d’Etat, sur les violences cet les menaces dont font l’objet certains professionnels des médias et les menaces qui continuent de peser sur plusieurs journalistes. Les Maldives figurent au 73ème rang, sur 179 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011-2012 établi par Reporters sans frontières. Communiqué de presse du 8 février 2012
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Updated on 20.01.2016

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