L’attaque à la gare de Kunming censurée par les autorités chinoises

Reporters sans frontières condamne fermement la censure imposée par les autorités chinoises aux médias à la suite de l’attaque de la gare de Kunming survenu samedi 1er mars (province du Yunnan, sud-ouest de la Chine). La directive ci-dessous leur a été envoyée:

Bureau d’information du conseil d’Etat: les médias rapportant l’attaque au couteau survenue le 1er mars à la gare de Kunming doivent adhérer strictement aux articles de l’agence Xinhua News ou aux informations données par les autorités locales. Ne traitez pas l’histoire avec des grands titres, ne publiez pas de photos macabres. Confirmez s’il vous plaît que vous avez reçu ce message. Merci.

(source: China Digital Times) “Nous regrettons la mise en place de cette censure à la suite de l’attaque. Les médias ont reçu la consigne de ne relayer que la version officielle délivrée par l’agence de presse nationale Xinhua News Agency, ce qui est intolérable. Nous demandons donc aux autorités d’assurer une transparence totale sur cet incident, et sur l’évolution de l’enquête. Il est impératif que les professionnels de l’information puissent exercer leur travail sans obstruction aucune, et que les citoyens bénéficient d’un accès à l’information total, et non contrôlé”, déclare Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières. Ces mesures de censure ont donné lieu à des réactions ironiques de la part des microbloggeurs chinois : “C’est comme si rien n’était arrivé à Kunming . Si on n’avait pas Weibo et WeChat, on vivrait encore dans un monde heureux comme il est présenté dans les nouvelles du soir de la Télévision Centrale Chinoise” écrit Ye Taijin. Ces mesures de censure ne sont pas sans rappeler celles mises en place à la suite de l’incident de la place Tian’anmen survenu en octobre dernier. La Chine est classée 175e sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse 2014.
Publié le
Updated on 20.01.2016