L'armée met les médias en coupe réglée

Face à l'extension du contrôle des médias par les militaires putschistes, Reporters sans frontières se joint aux associations nationales de journalisme thaïes pour réclamer la restauration de la liberté de la presse.

Deux jours après le coup d'Etat, l'armée donne le ton à la politique et aux médias thaïlandais. “Les propos tenus par le ministre de l'Information et la présence de militaires dans les stations de TV sont inacceptables. Reporters sans frontières se joint à l'appel de l'Association thaïe des journalistes de radiotélévision et de l'Association des reporters thaïs pour réclamer la restauration de la liberté de la presse. Des élections démocratiques ne pourront avoir lieu qu'après un débat libre relayé par les médias”, a déclaré Reporters sans frontières. Le Ministre de l'Information a rassemblé le 21 septembre les responsables des médias pour les sommer d'être “coopératifs dans le renforcement de l'ordre” et de “limiter, contrôler, arrêter ou détruire les informations pouvant porter atteinte à la monarchie constitutionnelle”. Le message est clair, mais l'armée doute encore du pouvoir qu'elle a récemment acquis. C'est pourquoi elle a annoncé à la télévision qu' “en vue de maintenir la loi et l'ordre, les réunions de partis politiques et l'organisation d'autres activités politiques sont interdites”. Toujours par manque de confiance en elle, l'armée a jugé bon de poster des soldats devant les chaînes de télévision alors que des officiers passent au crible toutes les dépêches traitant du coup d'Etat.
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Updated on 20.01.2016