L'armée ferme des radios et télévisions locales à Hébron

Reporters sans frontières condamne la fermeture par l'armée israélienne, le 30 janvier 2003, de trois médias locaux dans la ville d'Hébron, au sud de la Cisjordanie. L'organisation rappelle qu'au regard du droit humanitaire international, les médias, y compris des médias de propagande, ne peuvent en aucun cas être pris comme des cibles militaires. Les équipements et les installations des médias sont des biens de caractère civil qui bénéficient de la protection inhérente à ce statut. Partant du constat que la propagande est inhérente à tout conflit armé et que le moral de la population civile ne constitue pas un objectif militaire, le droit international humanitaire interdit que les médias soient fermés ou détruits et les émissions brouillées. Il précise qu'une action militaire à l'encontre de médias n'est justifiée que dans le cas où leur utilisation à des fins militaires serait absolument avérée, ce qui n'est pas, à notre connaissance, le cas des trois médias locaux à Hébron. L'armée israélienne a lancé, le 30 janvier 2003, une vaste opération militaire à Hébron (Cisjordanie) qui vise, selon le porte-parole de l'armée, "les organisations terroristes et leurs infrastructures, ainsi que l'arrestation de Palestiniens recherchés." L'armée n'a fait aucune mention de ces trois médias fermés dans son communiqué. Jointe par téléphone par Reporters sans frontières, l'armée israélienne ne s'est s'exprimer sur les raisons de cette fermeture. Le 30 janvier 2003 au matin, les troupes israéliennes ont fait évacuer et fermer deux télévisions locales, Nawras TV et Al-Majd TV, ainsi que la radio locale Al-Marah, à Hébron, où l'armée a lancé une opération militaire de grande envergure. Selon Khaled Masade, directeur de Nawras TV, cette télévision ne diffuse que de la musique et des films. Il a ajouté : "Nous ne savons pas pourquoi ils ont fermé notre télévision."
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Mise à jour le 20.01.2016