A l’approche du Congrès du Parti communiste, Reporters sans frontières demande la libération des cyberdissidents emprisonnés

A la veille de l'ouverture du Congrès quinquennal du Parti communiste vietnamien, qui doit nommer les principaux dirigeants du pays pour les cinq prochaines années, Reporters sans frontières appelle les autorités à faire preuve de clémence et à relâcher les journalistes et blogueurs emprisonnés pour s’être exprimés librement. Dans les cinq prochaines années, le Viêt-Nam devra amorcer les changements nécessaires pour respecter ses engagements internationaux et ses promesses faites dans le cadre de l'accession du pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et ce en prenant acte et en acceptant le besoin de liberté et de parole qui existe sur la Toile, a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation est tout à fait prête à accompagner le gouvernement d'Hanoï vers l'ouverture à la liberté d'expression. Quoiqu'il en soit, nous mettons en garde les dirigeants vietnamiens contre la censure et la répression qui, en plus d'être inacceptables, sont une voie dangereuse et toujours perdante Le Viêt-Nam est à ce jour la deuxième prison du monde pour les Net-citoyens, avec quinze d’entre eux actuellement en détention : Nguyen Van Tinh, Nguyen Manh Son, Nguyen Van Tuc, Ngo Quynh, Nguyen Kim Nhan, Pham Van Troi, Vu Hung, Nguyen Van Dai, Tran Quoc Hien, Truong Quoc Huy, Dieu Cay, Nguyen Tien Trung, Nguyen Xuan Nghia, Le Cong Dinh et Pham Minh Hoang. Par ailleurs, trois journalistes, Tran Khai Thanh Thuy, Truong Minh Duc et Nguyen Van Ly sont toujours emprisonnés. Le blogueur franco-vietnamien, Pham Minh Hoang, arrêté le 13 août 2010, a officiellement été inculpé le 20 septembre 2010, pour "avoir mené des activités en vue de renverser le gouvernement" en vertu de l’article 79 du code pénal et pour avoir adhéré au parti d’opposition Viet Tan. Le gouvernement lui reproche la publication, sur son blog (www.pkquoc.multiply.com), de trente articles critiques sous le pseudonyme de Phan Kien Quoc. Il est, en outre, accusé d’avoir réuni une quarantaine d’étudiants dans un groupe extra-scolaire pour former, selon la police, des futurs membres de Viet Tan. Selon sa femme, Le Thi Kieu Oanh, Pham Minh Hoang a été arrêté pour son opposition aux projets d’exploitation de mines de bauxite par une entreprise chinoise dans la région des Hauts-Plateaux du centre du Viêt-Nam. Le net-citoyen Nguyen Tien Trung, engagé en faveur de la démocratie au Viêt-Nam, a été arrêté au domicile de ses parents le 7 juillet 2009 pour violation de l’article 88 du code pénal. Il a été condamné à sept ans de prison en janvier 2010 pour avoir “tenté de renverser le gouvernement”. Le Cong Dinh et Tran Huynh Duy Thuc, jugé en janvier 2010 aux côtés de Le Thang Long, ont respectivement vu leurs peines de cinq et seize ans de prison confirmées en appel le 11 mai 2010. Le Cong Dinh, auteur de nombreux textes sur la démocratie, militant reconnu des droits de l’homme et défenseur de plusieurs blogueurs et de militants de la liberté d’expression, a été arrêté le 13 juin 2009. Il a également été condamné à trois ans d’assignation à résidence. Tout deux sont accusés de "tentative de renversement du régime du peuple" et de "subversion" en vertu de l’article 79 du code pénal vietnamien. Thang Long, militant des droits de l’homme a écopé, en janvier 2010, de sept ans de prison, et de trois ans d’assignation à résidence. Le blogueur Dieu Cay a été condamné, le 10 septembre 2008, à deux ans et demi de prison pour “fraude fiscale” par un tribunal d’Hô Chi Minh-Ville. Arrivé au terme de sa peine, il n’a toujours pas été libéré après avoir purgé sa peine. Sur son blog, il publiait des articles traitant des manifestations organisées dans le monde pour s’opposer à l’entrée de la flamme olympique dans les différentes villes parcourues, notamment à Hô Chi Minh-ville. Il est également le fondateur du “club des journalistes libres” (Free vietnamese journalists club), dont certains membres sont régulièrement victimes de menaces et d’arrestations. Tran Khai Thanh Thuy, écrivain et militante des droits de l’homme, a été condamnée, le 5 février 2010, à trois ans et demi de prison, pour "coups et blessures". Reporters sans frontières avait dénoncé un dossier “monté de toute pièce”. (voir l'article) Le journaliste Truong Minh Duc a été condamné, le 18 juillet 2008, à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable d’avoir "profité de la liberté démocratique pour nuire aux intérêts de l’Etat et des organisations sociales et citoyennes" en vertu de l’article 258 du code pénal.
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Updated on 20.01.2016