L'ancien ministre de l'Intérieur Roumen Petkov veut « frapper » un journaliste « invertébré »

Reporters sans frontières exprime sa consternation après qu'un ancien ministre de l'Intérieur a, le 11 novembre 2008, publiquement injurié et appelé à la violence à l'encontre du journaliste Jurgen Roth, moins d'un mois après une tentative d'assassinat au cours de laquelle Ognyan Stefanov, rédacteur en chef du site d'information Frognews, a été gravement blessé. "Nous sommes scandalisés par les propos irresponsables de Roumen Petkov, qui constituent un appel à la violence inacceptable, indigne d'un responsable politique européen. Faut-il lui rappeler qu'il y a moins d'un mois, Ognyan Stefanov a eu un bras et les deux jambes brisées, après été battu à coup de marteaux et de barre de fer, sa survie relèvant du miracle. Monsieur Petkov ne peut ignorer la portée de ses propos dans le contexte actuel", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous rappelons à Roumen Petkov qu'il dispose de biens d'autres moyens pour débattre publiquement et démocratiquement avec les journalistes. Nous ne pouvons que lui conseiller de retirer au plus vite ses menaces à l'encontre de Jurgen Roth", a ajouté l'organisation. Dans la rubrique "Eclats" de l'édition du 11 novembre 2008 du quotidien privé 24 Tchasa, Roumen Petkov, ex-ministre de l'Intérieur, et député du PSB (parti socialiste), a ouvertement menacé le journaliste Jurgen Roth, auteur du livre "Les nouveaux démons bulgares" publié à Sofia le 12 novembre 2008. Sous le titre: "Frapper le calomniateur à travers la bouche", et parlant de Jurgen Roth, Roumen Petkov a déclaré : "Le menteur, le calomniateur, l'escroc, l'invertébré doit être frappé sur la bouche, les doigts et toutes les parties de son corps". Reçu le 12 novembre 2008 à l'émission politique matinale Koritarov Live de NOVA TV, Jurgen Rot a réagi : "Non, je n'ai pas peur de Mr. Petkov. De tels propos illustrent bien ses qualités intellectuelles. Malheureusement, un homme pareil a été le ministre de l'Intérieur de la Bulgarie. Il faut rappeler que dans le passé, des journalistes critiques ont été tués ou battus. Des propos pareils sonnent comme un appel à faire ce genre de choses. C'est une honte pour Mr. Petkov de parler ainsi".
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Updated on 20.01.2016