L’AFP à Amman de nouveau menacée

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude suite à une série d’attaques ayant visé, depuis juin 2011, les locaux de l’Agence France Presse et sa directrice Randa Habib. Les rassemblements contre l’AFP à Amman ont pris un tour inquiétant, les manifestants faisant usage de la violence et de menaces. Ces techniques d’intimidation ne sont pas acceptables. Elles entravent, au quotidien, le travail des journalistes. Nous appelons le député Yehya Séoud à l’origine de ces protestations de cesser ce harcèlement. Nous prenons au mot le gouvernement jordanien qui a annoncé, le 28 juillet 2011, qu’il saura mettre un terme aux agressions contre les médias. Le 27 juillet 2011, des manifestations ont été organisées par le député Yehya Séoud devant l’ambassade de France à Amman pour demander la fermeture du bureau de l’AFP et la démission de sa directrice Randa Habib. La veille, Yehya Séoud avait organisé un rassemblement devant les bureaux de l’agence, lançant un ultimatum de 24 heures au Premier ministre jordanien pour licencier et déferer Randa Habib, “créatrice de mensonges”, devant un tribunal militaire. Une dizaine de personnes avait par ailleurs tenté de pénétrer dans les locaux. Ces évènements font suite à cinq manifestations devant l’AFP et l’ambassade de France, à de multiples menaces proférées directement à Randa Habib et à des attaques contre les locaux. Ainsi, le 15 juin 2011, une dizaine de personnes s’était introduite dans les bureaux et avait détruit le matériel. Une enquête a été diligentée, sans pour l’heure apporter aucun résultat. Le courroux des manifestants a été déclenché par la publication par l’AFP, le 13 juin 2011, d’une dépêche faisant état d’une attaque contre un convoi du roi, information aussitôt démentie par le gouvernement.
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Updated on 20.01.2016