L'affaire Chtchekotchikhine réexaminée

Le 25 mars 2008, les autorités russes ont annoncé qu'elles avaient rouvert l'enquête sur la mort inexpliquée de Iouri Chtchekotchikhine, en 2003. Alexandre Bastrykine, responsable du dossier, a ainsi modifié la décision de l'enquêteur local, qui avait refusé de relancer les investigations sur la mort du journaliste de Novaya Gazeta. “L'annonce de la réouverture de l'enquête sur la mort de Iouri Chtchekotchikhine est une bonne nouvelle. Nous resterons attentifs à son déroulement et espérons que de nouveaux éléments permettront d'expliquer la mort du journaliste, dont les conditions soulèvent bien des interrogations”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 2 juillet 2003, Iouri Chtchekotchikhine, rédacteur en chef adjoint du bihebdomadaire Novaya Gazeta et député à la Douma du parti d'opposition Iabloko, décédait à l'hôpital, dix jours après avoir été admis dans le coma. Les médecins avaient conclu à une mort naturelle liée à une allergie, mais les collaborateurs du journaliste ont toujours envisagé la thèse d'un empoisonnement. Le journaliste avait reçu des menaces à plusieurs reprises. Iouri Chtchekotchikhine travaillait sur des affaires de corruption dans les hautes sphères du pouvoir et sur le dossier tchétchène. Il participait à une commission indépendante de parlementaires sur les allégations portées contre le FSB (ex KGB) dans le cadre des attentats contre des immeubles d'habitation en 1999 à Moscou, Bouïnask et Volgodonsk. Ces violences avaient marqué le point de départ de la seconde guerre de Tchétchénie déclenchée par Vladimir Poutine, alors Premier ministre.
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Updated on 20.01.2016