L’actuelle mobilisation au sein de la profession marquée par l’assassinat d’un propriétaire et éditorialiste de radio

Alors qu’une campagne pour la défense de la liberté d’expression, "Basta ya !", est véhiculée par les médias les plus influents depuis le mois d’octobre en raison du nombre croissant de menaces et d’attaques contre les journalistes, Darío Fernández Jaén, politicien du Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD) et directeur de programme à la station Radio Mi Favorita dont il était également le propriétaire, a été assassiné le 6 novembre 2011, par deux individus, à Penononé, dans la province de Coclé (Centre) alors qu’il se rendait à son domicile en compagnie de son fils. "Même s’il n’appartenait pas directement à la profession, Darío Fernández Jaén intervenait à l’antenne sur un sujet d’intérêt public – la corruption –, en s’exposant aux risques élevés que comportent ce genre d’audaces et que les journalistes connaissent bien. Nous exigeons que justice soit rapidement rendu dans cette affaire, au nom de la liberté d’informer et du pluralisme d’opinions. La résolution de ce crime serait le meilleur signal envoyé par les autorités à une presse inquiète, à juste titre, de la tendance de l’actuel gouvernement à compliquer le travail des journalistes, voire à l’entraver", a déclaré Reporters sans frontières. Darío Fernández Jaén, ancien gouverneur de la province de Coclé, animait à l’antenne de sa radio un programme dans lequel il exprimait de vives critiques envers l’actuelle administration de Ricardo Martinelli. Le mobile du crime pourrait être lié à la récente dénonciation par le politicien d’émission de titres de propriétés illégaux dans la province de Coclé. L’un des deux individus désignés comme les auteurs matériels du meurtre de Darío Fernández Jaén a été placé en détention préventive et aurait avoué avoir été payé pour commettre le crime. La lutte contre la corruption et l’impunité constitue justement l’un des motifs de la mobilisation de représentants de huit médias parmi lesquels les quotidiens La Prensa et Mi Diario ou encore la chaîne TVN. Cette campagne fustige la pression liberticide de certaines administrations, dont la police, ou de personnalités étroitement liées au pouvoir exécutif, sur les journalistes ou tout citoyen prenant le risque de dénoncer des affaires de corruption.
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Updated on 20.01.2016