L'abandon de la plainte contre un journaliste japonais

Reporters sans frontières exprime son soulagement après l’abandon de la plainte, le 3 août 2009, qui pesait depuis 33 mois, contre le journaliste freelance, Hiro Ugaya, accusé par la société Oricon de "diffamation". En novembre 2006, la société, chargée d'établir le classement des ventes d'albums au Japon avait en effet porté plainte contre le journaliste, suite à une interview publiée dans le mensuel Saizo, au cours de laquelle Hiro Ugaya avait émis des doutes sur à la fiabilité du classement établi par Orion. "Nous nous félicitons que la société Oricon ait abandonné sa plainte, tant il apparaissait clairement, depuis le début, que les accusations portées contre le journaliste étaient vides de sens", a déclaré Reporters sans frontières. Le 17 novembre 2006, la société Oricon avait porté plainte contre Ugaya et exigé 50 millions de yen (soit 318 000 euros) pour "témoignage mensonger". Lors d’un entretien pour le magazine Saizo (ou Cyso), Hiro Ugaya avait émis des doutes au sujet de la transparence d’Oricon, en soulignant que cette société ne communiquait pas ses méthodes de collecte de données, alors même qu’elle produisait certains de ces albums. De nombreuses ONG, dont Reporters sans frontières, avaient condamné cette plainte considérée comme une atteinte à la liberté d’expression (voir le communiqué ). Dans un premier temps, la Cour du District de Tokyo avait condamné Hiro Ugaya à payer 1 million de yen (soit 7 400 euros). Ce dernier avait fait appel auprès de la Haute Cour de Tokyo. Finalement, la société Oricon avait elle-même choisi d’abandonner sa plainte. Cette décision est un fait rarissime au Japon, qui, en 2002, a concerné seulement 0,1% des affaires classées, selon les statistiques de la Court Suprême japonaise.
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Updated on 20.01.2016