La sortie de prison (temporaire) de Gao Yu est une bonne nouvelle mais...

La journaliste chinoise Gao Yu, condamnée à 5 ans de prison pour "divulgation de secrets d'Etat" le 26 novembre dernier, a été autorisée à purger temporairement sa peine hors de prison pour raisons médicales.

Le Tribunal populaire supérieur de Pékin a décidé hier que la journaliste pourrait effectuer son traitement médical au domicile d’un ami. Elle souffre d'insuffisances cardiaques, sur lesquelles RSF avait alerté à plusieurs reprises les autorités et la communauté internationale au cours des derniers mois. Cependant, les autorités chinoises pourraient renvoyer la journaliste en prison à tout moment ou si elles estiment que son état de santé lui permet de retourner en milieu carcéral… "Nous sommes partagés entre optimisme et inquiétude. L’autorisation accordée par la Cour à Gao Yu d'être soignée à domicile est une bonne nouvelle, mais ne donne aucune garantie pour l’avenir, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Pékin n’a agi que sous la pression internationale. Nous craignons que les autorités ne la renvoient derrière les barreaux si la pression retombe. Gao Yu n'a commis aucun délit et doit être déclarée innocente sur le champ." L’état de santé de la journaliste, âgée de 71 ans, atteinte d’adénopathie et cardiaque, s’est considérablement dégradé entre 2014 et 2015. Selon ses avocats, elle aurait souffert d’une crise cardiaque en octobre dernier. La Chine, qui occupe la 176e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2015 par Reporters sans frontières, demeure la plus grande prison du monde pour les acteurs de l’information, avec 107 journalistes professionnels et journalistes-citoyens actuellement détenus.
Publié le
Updated on 08.03.2016