La situation de la liberté d’expression se détériore en Egypte

Reporters sans frontières déplore l’ajournement du procès en appel du blogueur Maikel Nabil Sanad, qui s’est tenu le 4 octobre 2011, au 11 octobre prochain. L’organisation dénonce une méthode visant à prolonger la détention du net-citoyen, sans procès. Le 3 octobre dernier, les manifestations de soutien au blogueur ont été vivement réprimées. Les militants ont été agressés par les militaires, trois journalistes ont été arrêtés. Des caméras et téléphones portables de manifestants, mais également de journalistes, ont été saisis par l’armée. Le matériel des équipes d’Al-Jazeera, de Press TV et de Christian Science Monitor a été confisqué. Le père de Maikel, Nabil Sanad Ibrahim, a à nouveau adressé une lettre au Conseil suprême de forces armées, pour demander la libération de son fils. Reporters sans frontières se joint à sa démarche et demande aux autorités égyptiennes de mettre un terme à la répression qui frappe notamment blogueurs et journalistes. L’organisation a recensé un certain nombre d’incidents. Le 29 septembre dernier, des policiers en civil ont fait irruption dans les bureaux de la chaîne Al-Jazeera Mubasher Misr (Al-Jazeera Live Egypt), situés dans le quartier d’Al-Agouza, pour la seconde fois en moins d’un mois. Ils ont interepllé pendant quelques heures le journaliste Mohamed Suleiman et confisqué du matériel, sans mandat d’une autorité judiciaire. Déjà le 11 septembre dernier, des agents du ministère de la Culture et du personnel de la radio-diffusion publique avaient fait irruption dans les bureaux, vérifiant documents administratifs, confisquant des équipements de transmission mobile (SNG) et arrêtant un technicien. (v.article) Le 4 octobre, l’Autorité générale pour l’investissement et les zones de libres échanges a adressé une mise en demeure à la chaîne satellitaire ON TV, l’accusant de ne pas respecter ses obligations stipulées dans Investment’s Guarantees and Incentives Act, relatif notamment au contenu de ses programmes. L’Autorité a annoncé qu’elle procèderait à un contrôle dans les 48 heures. Pourtant, la chaîne avait reçu l’autorisation d’émettre. de l’Autorité générale, en 2008. Le contenu de ses programmes avait été jugé conforme à ses engagements en décembre 2010. Une mise en demeure similaire a été adressée par le ministère de la Solidarité et de la Justice sociale à la chaîne Dream TV, suite à la rediffusion le 16 septembre dernier d’une émission talk-show Al-Haqiqa du 19 juillet, ce qui constituerait une violation des règles définies par le Code de l’éthique des médias. Par ailleurs, le 26 septembre dernier, l’imprimerie gouvernementale d’Al-Ahram Press House a décidé de ne pas imprimer le numéro du journal pro-gouvernemental Rosa-l-Youssef. D’après les informations recueillies, cette décision aurait été prise en raison d’un article accusant, dans l’édition du 27, Hosni Moubarak d’avoir laissé une espionne israélienne opérer dans le pays en connaissance de cause. Deux jours plus tôt, la même imprimerie avait déjà décidé d’interrompre l’impression de l’hebdomadaire Sawt Al-Umma et de mettre au rebut les numéros déjà imprimés. La raison? Un article du journaliste Antar Abdel Latif dénonçant le manque de volonté des services de renseignements à élucider les cas d’assassinats de manifestants survenus au cours des 18 jours de la révolution. photo: ©qantara
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Updated on 20.01.2016