La presse étrangère interdite de couvrir un tremblement de terre dans la province du Xinjiang

Les autorités chinoises, notamment le Bureau des Affaires étrangères de la Région autonome du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), refusent d'accorder aux correspondants de la presse étrangère en Chine des autorisations pour couvrir le séisme qui a causé la mort d'au moins 250 personnes. Reporters sans frontières a demandé au ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, d'intervenir auprès des autorités compétentes pour que les représentants de la presse internationale puissent couvrir sans entraves la situation humanitaire dans le Xinjiang. "On ne peut pas en même temps demander l'aide internationale pour les victimes et empêcher les journalistes étrangers d'accéder aux zones du séisme. C'est indécent", a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Reporters sans frontières a pu recevoir confirmation auprès de plusieurs correspondants de la presse étrangère à Pékin, notamment celui de la chaîne de télévision France 2, que le Bureau des Affaires étrangères de la région autonome du Xinjiang refuse systématiquement d'accorder des autorisations pour couvrir les conséquences du tremblement de terre. Une dizaine de journalistes de médias internationaux se sont malgré tout rendus dans la province affectée. Ils risquent l'arrestation et l'expulsion. Le reste des médias internationaux se limitent à utiliser des images ou des informations des médias officiels chinois, notamment celles de la chaîne publique CCTV, la seule autorisée dans la province. Elle diffuse principalement des images de militaires chinois portant secours aux milliers de victimes. Mais aucun observateur indépendant n'a été autorisé sur les lieux du sinistre et certains témoins ont contesté le nombre officiel de morts. Les autorités chinoises interdisent aux journalistes étrangers de se rendre sans autorisation dans les provinces du Xinjiang et du Tibet où existent des mouvements séparatistes. Depuis le 11 septembre 2001, Pékin a intensifié sa répression contre les militants ouighours qualifiés de "terroristes".
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Updated on 20.01.2016