La journaliste Bhawana Prasain liberée après 35 jours de détention

Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Bhawana Prasain, journaliste du mensuel Madjur Aawaj, détenue depuis le 9 février 2006. Elle a été battue par des policiers qui cherchaient à lui faire avouer son appartenance au mouvement maoïste. Au cours de ces dernières 48 heures, deux autres journalistes ont été interpellés par la police.

Reporters sans frontières se félicite de la libération, le 15 mars 2006, de la journaliste du mensuel Majdur Aawaj, Bhawana Prasain, détenue depuis le 9 février après avoir participé à une manifestation de l'opposition au régime du roi Gyanendra à Katmandou. « Nous nous réjouissons de la libération de Bhawana Prasain, détenue illégalement par des policiers qui l'accusaient sans preuves d'être maoïste. Nous espérons vivement qu'elle pourra retrouver un peu de sérénité de retour chez elle, après les tortures physiques et psychologiques subies en prison », a déclaré l'organisation. La Cour suprême avait déclaré la détention de la journaliste illégale. Les juges Rajendra Kumar Bhandari et Tahir Ali Asmari ont rendu cette décision suite à une pétition rédigée par l'éditeur et rédacteur en chef du mensuel, Satyaram Parajuli, qui demandait la libération immédiate de la journaliste. ------------------------------------------------------------ 3.03.2006 Une journaliste détenue depuis 21 jours, deux autres interpellés en deux jours Reporters sans frontières est indignée par le traitement réservé à Bhawana Prasain, journaliste du mensuel Majdur Aawaj, détenue depuis le 9 février 2006. Elle a confirmé avoir été battue par des policiers qui ont essayé de lui faire avouer son appartenance au mouvement maoïste. Au cours des dernières 48 heures, les journalistes Jaya Prakash Gupta et Amar Bahadur Sunar ont été interpellés par la police. « Encore une fois, une journaliste est arrêtée et accusée sans preuves d'être maoïste. Il est détestable de voir la police impliquée dans des actes de torture pour arracher des aveux. Nous demandons la libération immédiate de Bhawana Prasain », a affirmé Reporters sans frontières. Bhawana Prasain, âgée de 24 ans, a été arrêtée le 9 février 2006 lors d'une manifestation de l'opposition au régime du roi Gyanendra à Katmandou. Lors de son interpellation, des policiers en civil l'ont menacée de mort si elle tentait d'alerter d'autres manifestants. La police affirme avoir retrouvé dans son sac des tracts d'une organisation d'extrême gauche. La reporter du mensuel d'opposition Majdur Aawaj a été conduite successivement dans les commissariats de Singh Durbar et Hanumandhoka. Trois jours plus tard, Bhawana Prasain a été transférée à la prison centrale de Katmandou. La journaliste a le visage tuméfié et elle est psychologiquement abattue. Son employeur, Satyaram Parajuli, et son frère ont été les seuls autorisés à la voir. Satyaram Parajuli a expliqué à Reporters sans frontières : « Durant nos visites, elle pleure. (...) Elle est sous pression, car la police veut lui faire avouer des activités terroristes. » La Cour suprême a ordonné, le 2 mars, au gouvernement de donner des explications sur la détention de Bhawana Prasain. La veille, Satyaram Parajuli, directeur de Majdur Aawaj, avait déposé une demande d'Habeas Corpus. Reporters sans frontières réclame également la libération immédiate de Jaya Prakash Gupta, directeur du quotidien Upatyaka Sandhyakalin et de l'hebdomadaire Disha Nirdesh, qui a été interpellé le 3 mars dans la matinée, à son bureau de Katmandou. La police l'interroge sur le contenu de certains articles. Amar Bahadur Sunar, correspondant à Dailekh (Ouest) de l'agence gouvernementale RSS et du quotidien national Rajdhani, a été interpellé le 2 mars par la police. Le journaliste assistait à une formation dispensée par la Fédération des journalistes népalais (FNJ) et l'UNESCO. La veille de son arrestation, des policiers en civil avaient fouillé sans mandat le domicile du journaliste. Ce harcèlement ferait suite à une dénonciation à la police par des journalistes favorables au roi Gyanendra. Amar Bahadur Sunar a été libéré quatre heures plus tard.
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Mise à jour le 20.01.2016