La guerre de l’information sur la Toile s’intensifie

Les autorités syriennes intensifient leurs efforts pour contrôler la Toile et traquer les internautes qui informent et mobilisent sur les plate-formes des réseaux sociaux. Reporters sans frontières condamne l’arrestation du blogueur Anas Al-Marawi, le 1er juillet 2011, à Kafar Soussa, quartier au sud de Damas. Anas Al-Marawi est le fondateur du site Ardroid, premier site en arabe spécialisé dans le système Androïd. Son blog personnel An@s Online contient essentiellement des billets techniques et peu de posts politiques. Il contribuait à plusieurs autres blogs techniques. Nous sommes sans nouvelles de lui depuis son arrestation. La cyber-armée, contrôlée par le régime et chargée de traquer les cyberdissidents sur les réseaux sociaux, semble avoir redoublé d’activité ces derniers temps. Ses membres agissent en inondant de messages pro-Assad les pages et les sites de soutien aux manifestations appelant à l’instauration d’un système démocratique. Une autre méthode utilisée consiste à discréditer le soulèvement populaire, en postant des messages appelant à la violence sur les pages des opposants, et en les accusant d’en être les auteurs. Les membres de la cyber-armée affirment, selon l’Agence France Presse, vouloir ainsi pallier les insuffisances des médias officiels. Le régime se livre ainsi à une véritable guerre de l’information à destination des Syriens dans le pays et ceux à l’étranger. Par ailleurs, le journaliste ‘Aqiba Al-Batah, du journal égyptien Al-Hadath (L'Evénement), originaire de Deir Ez-Zor (Est du pays), a également été arrêté à Damas pendant les manifestations. Il a été accusé de collaboration avec des organismes étrangers. On est également toujours sans nouvelles de Omar Al-Assad, arrêté le 3 juillet dernier à Al-Qaddam, banlieue située au sud-ouest de Damas, alors qu’il assistait à l’enterrement d’un manifestant. Né en 1987, ce journaliste et activiste a collaboré avec de nombreuses publications, notamment les quotidiens As-Safir, Al-Hayat, ainsi que la chaîne Al-Jazeera depuis le début du soulèvement populaire. Il étudiait le journalisme à l’université de Damas. Reporters sans frontières exige des autorités syriennes la libération immédiate et sans condition des journalistes et blogueurs emprisonnés, ainsi que l’arrêt des attaques à l’encontre des sites de l’opposition.
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Mise à jour le 20.01.2016