La censure atteint des sommets inégalés

Reporters sans frontières condamne vivement les dernières restrictions imposées sur Internet par les autorités chinoises, le 23 février 2010. Le ministère de la Technologie a annoncé que les individus qui souhaitent créer un site Internet doivent désormais s’enregistrer en personne, en présentant une pièce d’identité aux autorités de contrôle. « Personne n’est dupe : l’excuse de la lutte contre la pornographie ne tient pas, il s’agit de renforcer le contrôle politique du web et d’inciter les internautes à l’auto-censure en les mettant face-à-face avec les censeurs ou leurs agents. Quel net-citoyen osera critiquer le régime après avoir rencontré ceux qui peuvent le dénoncer ou l’envoyer derrière les barreaux pour un mot de travers ? » a déclaré Reporters sans frontières. En décembre 2009, les autorités avaient interdit l’acquisition de noms de domaine .cn par des individus, les réservant à des organisations et des entreprises. Cette restriction vient d’être levée, mais au profit d’une procédure au cours de laquelle les créateurs de sites doivent physiquement rencontrer les responsables de la surveillance d’Internet. Le prétexte donné : améliorer l’efficacité de la lutte contre la pornographie en ligne. Cette campagne, lancée en janvier 2009, a abouti à l’arrestation de plus de 5000 blogueurs et à la fermeture de plus de 15 000 sites selon les autorités. « C’est reculer pour mieux sauter. Ces dispositions nous semblent difficilement applicables dans les faits, en créant une procédure administrative très lourde. Il s’agit d’opposer des obstacles techniques aux net-citoyens qui souhaitent s’exprimer librement sur Internet » a ajouté l’organisation. La Chine est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les net-citoyens, avec 70 blogueurs, internautes et cyberdissidents derrière les barreaux.
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Updated on 20.01.2016