Journaliste retrouvé mort aux Moluques : aucune piste ne doit être négligée

Alfrets Mirulewan, rédacteur en chef de Pelangi Weekly, hebdomadaire publié dans la province des Moluques, à l'est de l'Indonésie, a été retrouvé mort le 17 décembre 2010 sur la plage de l’île de Kisar, à 600 kilomètres d’Ambon, la capitale de la province. Selon plusieurs collègues, le journaliste aurait été assassiné pour ses enquêtes sur le trafic d’essence dans cette région d’Indonésie. Reporters sans frontières se dit scandalisée par la mort d’Alfrets Mirulewan. Elle exprime son soutien entier à ses proches et collègues. L'organisation prend acte qu’après un début d’enquête bâclé, les autorités ont pris les dispositions nécessaires pour qu’aucune piste ne soit négligée, notamment celle en lien avec la profession. Le 23 décembre dernier, en effet, un représentant du gouvernement a annoncé à l’Association des journalistes indonésiens (AJI), la principale organisation de journalistes, le limogeage du chef de la police locale, pour “investigation malhonnête”. Les policiers chargés de l’enquête avaient fourni de faux témoignages pour faire croire à une mort accidentelle. L'autopsie avait démontré le contraire. Reporters sans frontières demande également au gouvernement de Jakarta de tout mettre en œuvre pour assurer la protection des témoins susceptibles d’être menacés s’ils collaborent avec les enquêteurs. Nous avons encore en mémoire l’affaire du meurtre du cameraman Ridwan Salamun, où plusieurs témoins avaient refusé de coopérer avec la police par peur de représailles. Alfrets Mirulewan avait disparu le 14 décembre alors qu'il menait un travail d'investigation sur un trafic de carburant. Il s’efforçait de remonter la filière jusqu’aux responsables présumés. Son corps tuméfié a été retrouvé sur la plage de Kisar trois jours plus tard, selon le coordinateur du Malaku Media Center. Deux autres journalistes sont morts dans des circonstances suspectes en Indonésie en 2010. Les deux affaires n’ont toujours pas été élucidées : Ardiansyah Matra’is et Muhammad Syaifullah.
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Mise à jour le 20.01.2016