“Journalisme en enfer” : Mumia Abu-Jamal raconte son métier de journaliste depuis le couloir de la mort

Reporters sans frontières rend public “Journalisme en enfer”, un article écrit par Mumia Abu-Jamal au sein du couloir de la mort où il est incarcéré depuis 1982. Avant son arrestation, Mumia Abu-Jamal était connu comme “la voix des sans-voix” grâce à ses articles dénonçant les abus et la corruption du gouvernement. Dans ce témoignage, rédigé le 23 mai 2009 à la demande de l’organisation, le journaliste décrit son parcours et sa pratique du métier depuis son arrestation. Il raconte notamment comment il a dû faire valoir le Premier amendement de la Constitution devant ses juges, pour obtenir le droit qui lui était refusé de mener ses activités. Ce texte est publié dans son intégralité. “Si Mumia Abu-Jamal n’a pas été arrêté et condamné à la peine capitale en raison de sa profession, il est permis de penser que son statut de journaliste engagé et militant a pu être considéré comme une circonstance aggravante lors de son procès. Le destin de Mumia Abu-Jamal est une affaire de droits de l’homme, dont la peine de mort constitue en soi une violation. Nous donnerons la parole à Mumia Abu-Jamal, en espérant qu’il soit un jour libéré”, a déclaré Reporters sans frontières. Ancien militant des Black Panthers, devenu journaliste de radio dans les années 70, Mumia Abu-Jamal, 55 ans, a été condamné à mort pour l’assassinat d’un policier, Daniel Faulkner, le 9 décembre 1981 à Philadelphie. De nombreuses irrégularités ont marqué la procédure judiciaire, au point de mettre sérieusement en doute sa culpabilité. Le 27 Mars 2008, une cour d’appel fédérale de Pennsylvanie s’est prononcée en faveur de la révision du procès de Mumia Abu-Jamal sur la seule question de la peine de mort. Cependant, Le gouvernement de l’État de Pennsylvanie a aussitôt saisi la Cour suprême des États-Unis sur ce point, bloquant de fait la demande de révision. Reporters sans frontières avait alors dénoncé l’”acharnement judiciaire” contre Mumia Abu-Jamal. En octobre 2008 et en avril 2009, la Cour suprême a rejeté deux requêtes présentées par l’avocat du journaliste, Robert R. Bryan, demandant la tenue d’un nouveau procès. La première portait sur les pressions que des témoins au procès de 1982 auraient subies pour condamner à mort Mumia Abu-Jamal. La seconde concernait le racisme dans la sélection du jury, le ministère public rejetant sa composition chaque fois que des Noirs y siégeaient. Pour toute information et offre de soutien à Mumia Abu-Jamal, contacter : Law Offices of Robert R. Bryan 2088 Union Street, Suite 4 San Francisco, CA 94123-4117 Email: [email protected] www.MumiaLegal.org
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016