Jean-Claude Kavumbagu toujours maintenu en détention provisoire

Reporters sans frontières est déçue de la décision rendue, le 6 septembre 2010, par le tribunal de grande instance de Bujumbura confirmant le maintien en détention provisoire de Jean-Claude Kavumbagu, directeur du journal en ligne Net Press. Aucune date d'audience au fond n'a pour le moment été fixée par les juges. ------------------------------------------------------------------------------------------- 02.09.2010 - Appel à la libération du journaliste Jean-Claude Kavumbagu Reporters sans frontières demande aux autorités judiciaires burundaises de procéder à la remise en liberté immédiate du directeur du journal en ligne Net Press, Jean Claude Kavumbagu. Le journaliste a comparu le 1er septembre 2010 devant les juges du tribunal de grande instance de Bujumbura, afin que ceux-ci statuent sur la régularité de sa détention préventive. L'affaire a été mise en délibéré. La cour doit rendre son verdict le 3 septembre prochain. "Nous demandons aux juges de rendre une décision équitable. Jean-Claude Kavumbagu est injustement maintenu en détention provisoire depuis un mois et demi, alors que l'accusation de 'trahison' portée contre lui n'est pas fondée. Nous rappelons que la privation préventive de liberté doit rester exceptionnelle. Le journaliste doit pouvoir comparaître libre à son procès", a déclaré l'organisation. Jean-Claude Kavumbagu a été placé en détention provisoire le 17 juillet 2010 pour "trahison". S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il risque la prison à vie. Plus d'informations . -------------------------------------------------------------------------------------------- 21.07.2010 - Le directeur du journal en ligne Net Press arrêté pour "trahison" Reporters sans frontières s'inquiète du sort du directeur du journal en ligne Net Press, Jean-Claude Kavumbagu, arrêté alors qu'il se rendait à son travail le 17 juillet 2010. Les autorités accusent le journaliste de "trahison" suite à la publication, le 12 juillet dernier, d'un article intitulé "Le Burundi sera t-il la prochaine cible des shebbab somaliens ?". Lien vers l'article . "Nous condamnons cette nouvelle arrestation de Jean-Claude Kavumbagu, qui traduit un véritable acharnement des autorités burundaises à l'égard de ce directeur, connu pour être critique envers le pouvoir. En quatorze ans de métier, c'est la cinquième fois qu'il est incarcéré. Le nouveau motif trouvé pour justifier cette arrestation est en décalage total avec les faits reprochés. Son article ne fait que soulever un problème réel au Burundi", a déclaré l'organisation. Le 17 juillet, Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté par le colonel Nikiza, commissaire général de la police pour la région ouest du Burundi. Celui-ci lui a présenté deux mandats d'amener et d'arrêt, signés par Rénovat Tabu, substitut du procureur de la République à Bujumbura. Après deux heures d'interrogatoire, dans le bureau du magistrat, le journaliste, poursuivi pour "trahison", a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Mpimba (Bujumbura). Le 20 juillet, le journaliste a de nouveau été entendu par le substitut du procureur de la République. La date du procès n'a pour l'instant pas été fixée par les autorités judiciaires. "Les faits reprochés à Jean-Claude Kavumbagu ne sont pas constitutifs d'une infraction de trahison. Celle-ci, définie à l'article 570 de notre code pénal, ne peut être commise qu'en temps de guerre. Or, le Burundi n'est pas en état de guerre", a déclaré Me Gabriel Sinarinzi, l'avocat du journaliste, à Reporters sans frontières. "L'arrestation et le placement en détention provisoire de notre client sont des mesures arbitraires et illégales, qui ne respectent pas les règles de procédure pénale. La détention provisoire peut être prévue, notamment, afin de prévenir tous troubles à l'ordre public. Or, depuis la publication de l'article, il n'y a jamais eu d'incidents de sécurité pouvant justifier une arrestation aussi hâtive", a t-il ajouté. Jean-Claude Kavumbagu n'a jamais reçu de convocation l'invitant à se présenter au substitut du procureur dans le cadre d'une enquête. Durant son premier interrogatoire, il n'a pas eu la possibilité d'être assisté par un avocat. "Nous exigeons sa remise en liberté et l'annulation des charges qui pèsent contre lui", a déclaré Reporters sans frontières. La dernière incarcération du journaliste remonte au mois de septembre 2008. Il a été arrêté pour "diffamation" envers le président de la République, avant d'être acquitté en mars 2009, après avoir passé six mois en prison. Voir le communiqué précédent .
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Updated on 20.01.2016