Interviews de deux journalistes de la DVB et d’un blogueur récemment libérés

Avec l'aide de son organisation partenaire, la Burma Media Association, Reporters sans frontières diffuse les interviews vidéos d'U Zeya et de Sithu Zeya, journalistes de la Democratic Voice of Burma (DVB) et du blogueur Nay Phone Latt, tous trois libérés le 13 janvier 2012. "La Burma Media Association salue la libération de tous les journalistes emprisonnés de la DVB, de trois autres journalistes et d'un blogueur. Nous appelons le gouvernement à continuer de libérer sans conditions tous les journalistes encore emprisonnés, à promulguer des lois de protection des journalistes et la liberté de la presse en Birmanie", a déclaré Maung Maung Myint, président de l'organisation birmane de défense des média. U Zeya dirigeait l'équipe de vidéastes qui ont fourni à la DVB des images sur l’actualité en Birmanie, jusqu’à son arrestation en avril 2010, alors qu'il couvrait un attentat mortel qui avait eu lieu près de Rangoon. Pour violations du droit d’association, de la loi sur l’émigration et pour transgression de l’Electronic Act, il avait respectivement écopé de peines cumulées de cinq ans, un an et sept ans d’emprisonnement. Il était détenu à Hsipaw (Nord-est). Il s’exprime ici sur ses conditions de détentions, sur ses projets pour l’avenir et livre son sentiment sur le gouvernement actuel. Son fils, Sithu Zeya, avait été arrêté dans les mêmes circonstances. Il avait d’abord été condamné, en mai 2010, à huit ans de prison, notamment pour avoir des contacts avec la DVB, organisation illégale en Birmanie, et avoir enfreint la loi sur l’immigration. Le 14 septembre 2011, il avait été condamné à dix années de prison ferme supplémentaires pour avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en violation de l’Electronic Act. Il était détenu à la prison de Henzada, dans le sud-ouest du pays. Il évoque le système pénitentiaire birman, son engagement personnel, les conditions de travail pour les médias, ainsi que la démocratie. Nay Phone Latt a été libéré de la prison de Hpa-an, dans l’Etat de Karen. Propriétaire de trois cybercafés à Rangoon, il avait été condamné, le 10 novembre 2008, à vingt ans et six mois de prison pour avoir témoigné sur son blog de la difficulté des jeunes Birmans à s’exprimer librement, notamment depuis les manifestations de l’automne 2007. Sa peine avait été réduite à douze ans en appel. Ayant des problèmes de santé, il ne bénéficiait pas des soins nécessaires en prison. Reporters sans frontières lui avait décerné le prix de la liberté de la presse, le 4 décembre 2008. Il parle de son expérience carcérale, de son prix obtenu en 2008 et de sa vision de l’avenir. Reporters sans frontières publie également le communiqué de presse de la campagne Free Burma VJ, lancée par la Democratic Voice of Burma le 3 mai 2011, et soutenue par Reporters sans frontières: Free Burma Vj 01/17/2012 La campagne Free Burma VJ est ravie de confirmer la libération de tous les vidéo journalistes de la Democratic Voice of Burma (DVB) lors d’une amnistie de prisonniers politiques, le 13 janvier 2012. Dix-sept vidéo journalistes étaient en prison pour des charges arbitraires, lorsque la campagne a débuté, le 3 mai 2011. Pour des raisons de sécurité, seuls cinq vidéo journalistes ont été nommés dans la campagne. Quatre vidéo journalistes anonymes avaient été libérés au cours d’une autre amnistie, le 16 mai 2011. Le vendredi 13 janvier, les treize journalistes de la DVB restants, dont certains avaient été condamnés à des peines de plus de soixante ans, ont été libérés. L’amnistie de vendredi a vu la libération d’environ 300 prisonniers politiques condamnés à de longues peines de prison, y compris des dissidents de premier ordre comme Min Ko Naing et Ashin Gambira. En outre, de nombreux anciens membres du renseignement, des fonctionnaires des douanes et du gouvernement, parmi lesquels l'ex-premier ministre Khin Nyunt, ont été libérés. Aye Chan Naing, rédacteur en chef de la DVB, a déclaré : « Ils avaient fait un grand travail journalistique qu'ils avaient payé de leur liberté. Nous sommes très heureux pour eux et leurs familles. Ils sont de véritables héros de la DVB et nous les saluons. » Géraldine May, la coordinatrice de la campagne, a déclaré : « La campagne Free Burma VJ ne va pas s’arrêter avec la libération des vidéo journalistes. Nous devons nous assurer qu’ils sont en sécurité et que leur libération est inconditionnelle. Par exemple, le journaliste de la DVB Sithu Zeya a déclaré que des conditions étaient attachées à sa libération : s’il commet un crime, il devra purger sa peine complète de dix-huit ans. Nous devrions également garder à l’esprit que de nombreux prisonniers politiques sont toujours derrière les barreaux. » Solidairement, Democratic Voice of Burma et Free Burma VJ.
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Mise à jour le 20.01.2016