Internet à nouveau accessible dans le pays

L’accès à Internet a été rétabli en Egypte dans la matinée du mercredi 2 février 2011, après cinq jours de blocage. D’après des tests effectués sur place par des collaborateurs de Reporters sans frontières, il est à nouveau possible de se connecter à Twitter et Facebook, tout comme au site de la chaîne de télévision Al Jazeera ou de journaux en ligne comme Al Badil. Reporters sans frontières se félicite du rétablissement des connections Internet en Egypte mais appelle à la vigilance : “La stratégie de censure est vouée à l’échec : des moyens de contournement sont utilisés par les internautes, le blocage total a pour effet d’exacerber le mécontentement de la population, et ses conséquences économiques sont graves. Nous demandons aux autorités de ne pas recourir à nouveau au blocage du Web, ou à toute forme de filtrage, dans les jours à venir” a déclaré l’organisation. Par ailleurs, Reporters sans frontières dénonce le comportement liberticide de plusieurs gouvernements, qui, effrayés à l’idée d’une éventuelle propagation des manifestations en Tunisie et en Egypte, censurent les informations sur les événements récents. La Syrie chercherait à renforcer son système de blocage et de contrôle d’emails, de Facebook et de Twitter. Les deux réseaux sociaux sont déjà bloqués dans le pays mais restent populaires car accessibles via des moyens de contournement de la censure. Les autorités semblent vouloir empêcher les internautes syriens de discuter de la situation en Egypte. Il envisage une application plus stricte de la loi, qui exige, entre autres, que les cybercafés demandent la carte d’identité de leurs clients. Le site de la chaîne Al-Arabiya, qui relatait notamment les manifestations égyptiennes et dénonçait la censure, a été rendu inaccessible. En guise de représailles, des hackers sont parvenus à publier sur le site du journal Bldna le message suivant: “nous ne permettrons pas aux médias de masquer ce qui se passe en Egypte, voici quelques titres concernant les événements”. Suivaient alors des informations sur les manifestations en cours. Le 28 janvier 2011, la Chine a censuré les recherches des internautes, en bloquant les résultats liés au mot clé “Egypte” sur le site de micro-blogging Twitter et ses équivalents chinois sina.com et sohu.com. Les internautes utilisant ce mot clé reçoivent, en réponse, le message suivant : "Selon les lois en vigueur, le résultat de votre recherche ne peut être communiqué". Sur Twitter, le hashtag #jan25, en référence aux manifestations égyptiennes du 25 janvier dernier, s’est répandu à travers la toile. Le Parti communiste chinois semble craindre plus que jamais les réformes politiques, les revendications démocratiques et les “troubles à l'ordre public”. Le 30 janvier dernier, des dépêches publiées par l’agence de presse Xinhua relatives à l’Egypte auraient également été supprimées. En Iran, des perturbations de la Toile ont été constatées ces derniers jours. Yahoo! serait censuré, le site de l’agence de presse Reuters aurait été difficilement accessible les 30 et 31 janvier dans plusieurs régions iraniennes. Facebook, Twitter et de nombreux sites d’informations sont déjà filtrés. Par ailleurs, en tentant de se connecter à certains sites étrangers, des internautes se seraient vus redirigés vers des sites officiels. A Gaza, un groupe de journalistes et de blogueuses venues couvrir et participer à un sit-in, en solidarité avec l’Egypte, le 31 janvier, ont été arrêtées et malmenées par les forces de l’ordre, avant d’être relâchées au bout de quelques heures. Au plus fort du blocage du Web en Egypte, Google et Twitter avaient joint leurs efforts pour contourner la censure en mettant en place un système de tweets vocaux. Les internautes sont invités à appeler l'un des numéros internationaux suivants : +1 650 419 4196 ou +39 06 62 20 72 94 ou +97 316 199 855. Ils laissent ensuite leur message qui sera instantanément publié sur Twitter, suivi du mot-clé #egypt. A l’étranger, des fournisseurs d’accès ont proposé aux internautes égyptiens d’utiliser leur réseau via une connexion par modem. Le réseau de téléphonie fixe est en effet toujours actif dans le pays. En France, FDN fournit le numéro +33 1 72 89 01 50, disponible avec les identifiant et mot de passe “toto”. Le suédois Telecomix propose la même solution de contournement, avec le numéro +46 85 000 999 0 et le code d’accès “telecomix”.
Publié le
Updated on 20.01.2016