Interdiction de deux magazines par le Bureau de la censure

Reporters sans frontières et la Burma Media Association (BMA, organisation de journalistes birmans en exil) déplorent la censure dont ont été victimes deux magazines sur décision du Comité de contrôle des œuvres littéraires (Bureau de la censure). Les deux organisations dénoncent les sanctions prises à l'encontre des deux publications, témoignant une fois de plus du manque de volonté du Conseil d'Etat pour la paix et le développement (SPDC) d'alléger sa main mise sur la presse privée du pays. Reporters sans frontières et la BMA ont demandé au lieutenant-général Tin Hlaing, ministre birman de l'Intérieur, d'annuler immédiatement ces décisions et de mettre fin au contrôle préalable de l'information. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières et la BMA, le 10 octobre, le Bureau de la censure a interdit de publication pendant un mois les magazines Han Thit et Beauty Magazine. Selon la radio Democratic Voice of Burma (DVB), le mensuel Han Thit (New Style) s'est vu infliger cette sanction pour avoir cité dans son numéro d'octobre, un texte du poète décédé en septembre Maung Chaw Nwe, faisant référence à un autre homme de lettres, Ko Lay. Les travaux littéraires de ce dernier sont interdits par le Bureau de la censure depuis 1997 en raison de sa participation à une réunion littéraire organisée par la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). Depuis lors, il est formellement prohibé de mentionner son nom dans les journaux. Parallèlement, Beauty Magazine a été interdit de publication pour avoir fait paraître une publicité relative à une société thaïlandaise. Déjà à la fin du mois de mai, Reporters sans frontières et la BMA avaient dénoncé la décision du SPDC d'interdire toutes publicités relatives à la Thaïlande dans les colonnes des médias privés. Les éditeurs s'étaient vus obligés de signer une lettre dans laquelle ils s'engageaient à respecter cet ordre. Cette décision faisait suite à la crise diplomatique et militaire entre les deux Etats voisins et qui avait entraîné la fermeture des postes frontières. Malgré une relative normalisation des relations entre la Birmanie et la Thaïlande depuis la réouverture des postes de Mae Sai, Mae Sot et Ranong, le 15 octobre après cinq mois de querelles bilatérales, l'interdiction persiste et menace toujours les publications privées dont les entreprises thaïes étaient jusqu'alors les principaux annonceurs.
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Mise à jour le 20.01.2016