Inquiétude sur la situation des journalistes et net-citoyens

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur la situation des journalistes et net-citoyens récemment arrêtés, notamment Said Madani, Mohammad Solimaninya, Ehssan Hoshmand, Sahamoldin Borghani, Parastoo Dokoohaki et Marzieh Rasouli. Selon les informations recueillies par l’organisation, ils sont depuis leurs arrestations privés de leurs droits les plus élémentaires, placés à l’isolement dans les sections 209 et 2 A de la prison d’Evin, gérés par le ministère des Renseignements et les Gardiens de la Révolution, dans le but d’obtenir des aveux télévisés contre les médias et l’opposition basés à l’étrangers. Selon sa famille, l’acte de condamnation du net-citoyen Saeed Malekpour a été transmis au bureau chargé de l'exécution des sentences, ce qui signifie qu'il devrait être exécuté dans les jours, voire les heures, à venir. Deux autres net-citoyens, Vahid Asghari et Ahmadreza Hashempour, ont également vu leurs peines confirmées par la Cour suprême iranienne. "Dans un contexte de regain de tension entre la république islamique et la communauté internationale, les journalistes indépendants sont de plus en plus dans la ligne de mire du régime. Le niveau de violence à l’encontre des professionnels des médias emprisonnés est devenu intolérable. La Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Navi Pillay et, le rapporteur spécial chargé d’examiner la situation des droits de l’homme en Iran, Ahmed Shaheed, doivent intervenir le plus rapidement possible pour la protection des journalistes et net-citoyens en danger", a déclaré l’organisation. Mahssa Amrabadi, journaliste et épouse du journaliste emprisonné Masoud Bastani, a été condamnée à cinq ans de prison (un an ferme et quatre ans conditionnelles), par la 26e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran, pour avoir réalisé des interviews et écrit des articles dans les journaux pour soutenir son mari. La journaliste avait été condamnée, le 14 octobre 2010, à un an de prison ferme par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Son mari, Masoud Bastani, journaliste au quotidien Farhikhteghan, est toujours en détention à la prison de Rajaishahr. Arrêté le 4 juillet 2009, il a été jugé, comme de nombreux journalistes, dans le cadre des procès staliniens organisés à Téhéran depuis août 2009. Le 1er novembre 2009, il a été condamné à six ans de prison par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire. Rappel Les journalistes Ehssan Hoshmand et Said Madani, ont été arrêtés, le 7 janvier 2012, à leurs domiciles de Téhéran par des hommes en civil. Le 8 janvier, le ministre des Renseignements, Heydar Moslehi, a confirmé ces arrestations en déclarant que "les personnes arrêtées prévoyaient d’exécuter des projets américains pour perturber les élections parlementaires en utilisant le cyberespace et les réseaux sociaux". Des allégations mensongères rejetées par Reporters sans frontières qui rappelle que ce régime accuse systématiquement et sans aucune preuve les voix dissidentes d’être des espions travaillant pour les Etats-Unis ou Israël. Le 10 janvier 2012, Mohammad Solimaninya, directeur du site u24, (inaccessible depuis deux semaines) un réseau social professionnel iranien, créateur et hébergeur de plusieurs sites d’associations et d’ONG représentant la société civile et des intellectuels iraniens, a été arrêté suite à une convocation au tribunal de la révolution de la ville de Karaj (nord de Téhéran). Le même jour, des agents en civil du ministère des Renseignements ont perquisitionné son domicile et confisqué son ordinateur, ses disques durs et des CD. Sa famille ignore toujours le motif de son arrestation ainsi que son lieu de détention. Le 15 janvier 2012, Parastoo Dokoohaki, blogueuse et militante pour les droits des femmes, et Marzieh Rasouli, journaliste et collaboratrice des rubriques culturelles de plusieurs journaux, ont été arrêtées à leurs domiciles à Téhéran pour « publicité contre le régime » par des agents du ministère des Renseignements. Le 18 janvier 2012, Sahamoldin Borghani, journaliste et collaborateur du site d’information Irdiplomacy, a été arrêté à son domicile. Les agents n’ont laissé qu’un message sur la porte de son domicile pour prévenir ses proches, absents au moment de l’arrestation : « Nous avons emmené Shama et son matériel ». Le motif et le le lieu de sa détention sont encore inconnus. Irdiplomacy est dirigé par Mohammad Sadegh Kharazi, ancien ambassadeur de l’Iran en France et proche de l’ancien président iranien Mohammad Khatam.
Publié le
Updated on 20.01.2016