Ibrahim Issa échappe à la prison en bénéficiant d'une grâce présidentielle

Le président Hosni Moubarak a gracié, le 6 octobre 2008, Ibrahim Issa,rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Al-Doustour, qui avait été condamné à deux mois de prison. "Le chef de l'Etat ne peut plus faire l'économie d'une réforme législative visant à dépénaliser les délits de presse", a déclaré Reporters sans frontières.

Le président Hosni Moubarak a gracié, le 6 octobre 2008, Ibrahim Issa, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Al-Doustour, qui avait été condamné, il y a dix jours, à deux mois de prison pour avoir fait état de rumeurs sur la santé présumée défaillante du chef de l'Etat égyptien. Selon l'agence de presse officielle MENA, cette mesure "fait partie des efforts de Hosni Moubarak pour renforcer la liberté de la presse dans le pays". "Cette décision met fin à une procédure judiciaire inique qui a duré plus d'une année, et au terme de laquelle Ibrahim Issa avait été condamné, sans surprise, à une peine de prison. Si nous saluons le geste du président de la République, il n'en reste pas moins insuffisant au vu des nombreux problèmes que rencontre la presse privée dans le pays. Hosni Moubarak ne peut plus faire l'économie d'une réforme législative visant à dépénaliser les délits de presse", a déclaré Reporters sans frontières. Interrogé par l'Agence France-Presse, Ibrahim Issa s'est félicité de cette décision. Il a rappelé que "le journalisme en Egypte souffre d'une multitude de lois qui détruisent les libertés". Ibrahim Issa avait été condamné, le 28 septembre 2008, à deux mois de prison, en vertu des articles 171 et 188 du code pénal, pour “diffusion de fausses informations pouvant causer des troubles à l'ordre public et nuire à la réputation du pays”, suite à une plainte déposée en septembre 2007 par un membre du Parti national démocratique (PND, au pouvoir). En première instance, le journaliste avait écopé d'une peine de six mois de prison. Durant le procès, le procureur avait tenté de prouver qu'Al-Doustour avait provoqué un retrait d'investissements étrangers à la bourse du Caire à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros. Des commissions gouvernementales avaient été chargées d'évaluer les conséquences des articles traitant de la santé du chef de l'Etat. Sur le même sujet : 30.09.2008 - Trois ans après la réélection de Hosni Moubarak, pas d'avancées sur le terrain des libertés : un journaliste écope de deux mois de prison Logo : © AFP
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Updated on 20.01.2016